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De Salt Lake City à Hanna, WY, on the road again...

De Salt Lake City à Hanna, WY, on the road again...
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15 mars 2013

So long, and ride safe... - J20

Dimanche 14 Août 2011

P1010587aQuand le réveil sonne à 5h45, je n’ai aucune envie de me lever. Je me demande bien pourquoi. Mais bon, il faut bien à un moment revenir dans la réalité. C’est pas que ça m’enchante… Le jour se lève tout juste, le vent aussi, comme tous les matins, mais cette fois-ci, il ne semble pas vouloir chasser les nuages. Le ciel serait-il triste de nous voir partir ? A 6h30, Tim est déjà dans sa cuisine et a commencé à préparer le petit déjeuner. Nous profitons de ce moment pour mettre un petit mot sur le livre d’or, puis il est déjà temps de charger la voiture et de se mettre en route. Vingt-cinq minutes de retard sur l’horaire prévu.

P1010595Et oui, pas facile, de dire au revoir au ranch. Je me mets donc au volant pour faire la belle route de gravier. Quelques surprises nous y attendent au détour des virages : les dernières vaches à pousser (go cows ! go !), un lapin qui détale devant nous (sain et sauf à l’arrivée), un bambi sur le bord de la route, en arrivant à Hanna : il aura juste levé la tête pour nous regarder passer - ou pour la photo -. D’ailleurs, quelques autres sont aussi en train de brouter sur une pelouse. Ils sont vraiment tranquilles, les animaux, ici.

Bon sang ! On a croisé trois voitures ! Jamais vu autant de vie à Hanna depuis qu’on est arrivées ! Nous attrapons rapidement l’I80 vers l’Ouest. Bye bye Wyoming. Salt Lake City, nous voici.

Après une première pause technique, c’est Sofy qui reprend le volant. Dans la prairie qui borde l’autoroute, on peut encore apercevoir des vaches et au loin, quelques antilopes. Peu avant SLC, nous décidons de nous arrêter une nouvelle fois pour manger un morceau. Et des toilettes, ça serait bien aussi. Sauf que, évidemment, sur toutes les sorties qui arrivent, aucun service. A la troisième, nous décidons de sortir quand même et de faire avec les moyens du bords. Ah, mais là, ça va pas être possible. Ma vessie fait un blocage. Et oui, c’est une délicate petite chose qui a besoin d’un minimum de discrétion. Tant pis, je me retiendrai jusqu’à la prochaine aire, même si c’est l’aéroport. Il nous reste quand même un léger problème à résoudre : là où nous sommes sorties, pas d’entrée sur l’autoroute dans notre sens. Nous voilà donc reparties en arrière pour quelques miles, le temps de trouver un échangeur qui nous permette de reprendre l’interstate dans la bonne direction. De quoi stresser ? Mais non, on est encore larges (enfin presque). Heureusement, on trouve quand même une solution avant. Parce que l’aéroport, on n’y est pas encore.

Comme nous devons faire le plein avant de rendre la voiture, Fred, notre agent Alamo, nous avait dit qu’à la sortie 114 il y avait une pompe et que c’était juste à côté de l’aéroport. Sauf que si on a bien trouvé la 114, on n’a jamais aperçu l’ombre de la station indiquée. Retour arrière donc, vers la sortie 118 où là, on a vu nettement un panneau de pompe à essence. Et la station s’appelle LOVE’S. Ca ne s’invente pas, tout de même. Stressées ? Toujours pas.

Nous débarquons finalement au parking de retour des voitures à 14h10. Un rapide tour d’inspection : tout est OK. L’agent Alamo nous indique la direction à prendre pour l’enregistrement Delta. Cinq minutes après, nous sommes devant les bornes d’enregistrement dont plusieurs sont libres et où, immédiatement, un employé de l’aéroport vient nous rejoindre pour nous aider. Sitôt la carte d’embarquement récupérée, il ouvre son guichet pour prendre nos bagages. Et en plus, il parle français ! En connaisseur, il a apprécié le fait que je sois de Montpellier. Si si.

Bon, ma valise est un peu lourde. Il va falloir l’ouvrir pour y récupérer des choses sous peine de payer un supplément. Pas de panique, il y a tous les bouquins sur le dessus. J’enlève, il regarde sa balance, puis me dit que je peux remettre des choses. Encore. Encore. C’est bon !

Emballé, c’est pesé, en dix minutes chrono,  nous avons enregistré et déposé nos bagages. Il n’y a plus qu’à passer la sécurité. Mais avant, finir de déjeuner avec la limonade et les muffins de Tim, avant que ça ne finisse à la poubelle. Ah ! Les muffins de Tim ! Si j'avais pu le mettre dans ma valise, le cuistôt !

P1010606

P1010610Les contrôles sécurité sont expédiés en vingt minutes. On est décidément parfaites sur le timing. Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre. Et malheureusement, le dimanche, l’aéroport de SLC, ça fonctionne au minimum. Pas mal de boutiques sont fermées, alors c’est pas dans les pauvres souvenirs kitschs que je vais écouler les dollars qu’il me reste. Nous embarquons et décollons à l’heure. Cette fois, c’est bien fini : goodbye America.

 

P1010639Après un vol sans histoire où Sofy s'est lâchée sur mon appareil-photo et où je vais réussir à dormir, allez… trois heures, nous allons même nous payer le luxe d’arriver avec vingt-cinq minutes d’avance. Le temps de débarquer et nous passons presque immédiatement au contrôle des passeports. Là, ce n’est plus la même chanson : on redescend de son nuage, SVP. Le gars me regarde, j’avance en disant poliment bonjour. Il prend mon passeport, regarde, marmonne un truc d’un ton bien énervé. Surprise, je demande « pardon ? » pensant que j’ai fait quelque chose qui n’allait pas. Mais non, il ne répond pas. Ca devait pas être pour moi. Hé bé ! Il s’est levé du pied gauche, celui-là, ce matin. C’est marrant, mais j’ai tout de suite pensé : « Bienvenue en France ». Je me demande bien pourquoi…

Encore une fois, nous récupérons nos bagages en vingt minutes. On est vraiment très fortes ! Ca fait plaisir. Il ne reste plus qu’à se poser à la gare TGV de Roissy et attendre le train. En réalité, c’est là que commence la partie la plus aléatoire du voyage : que va bien pouvoir nous réserver la SNCF ? Mystère et boule de gomme.

Et bien non ! Il faut croire qu’on a la baraka, sur ce voyage : le TGV est à l’heure au départ de Roissy, à l’heure à l’arrivée à Montpellier. Et en plus, on a voyagé en 1ère, ce qui m’a permis de dormir une bonne heure de plus.

 

Et bien Sofy, c’est ici qu’on se quitte, un peu tristes. Mais je te remercie de m’avoir accompagnée dans ma petite folie wyominguienne. On s’est quand même bien marrées.

Mp et Lolotte, merci à vous aussi pour tout le reste du voyage. C’était vraiment super de faire ça avec vous. Et encore un grand merci Mp, ma petite agence de voyage préférée (;-), pour toute cette organisation !

 

THE END

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2 mars 2013

Dernier tour de manège - J19

Samedi 13 Août 2011

Oh bon sang ! Ca y est, j’ai les jambes qui ne suivent plus et je suis claquée. Et dire que demain on doit partir à 7 heures du matin, qu’il faut préparer la valise, faire le checkout, prévoir le petit déjeuner et le repas, récupérer les mails de tout le monde. Ca fait beaucoup trop à penser si on doit encore partir la journée entière. Et puis aujourd’hui, je le sens vraiment pas bien. Je crois que je vais faire comme Sofy et m’abstenir. C’est vraiment dommage et j’aurais bien fait une dernière course, mais toute petite. Seulement, Larry a annoncé au moins cinq heures et ça fait quand même beaucoup pour ma petite forme.

Au petit déjeuner, Anne est vraiment désolée qu’on ne puisse pas en profiter. Du coup, elle insiste auprès de ses collègues et avec Bruce, ils finissent par trouver une solution : on part en trailers vers la vallée où on a récupéré nos vaches le deuxième jour. On les remonte vers la route. S’il y en a qui préfèrent ensuite ne pas continuer, retour au trailer puis à la maison et on reviendra chercher les autres. Nous ça nous embête un peu de mettre le bazar dans l’organisation, mais finalement c’est décidé comme ça. On devrait pouvoir faire trois heures max si on le souhaite. A la grange, je retrouve donc ma petite Patches pour the last ride, et là, même la préparer est crevant. Il faut dire qu’à 9 heures, il fait déjà chaud. Nous faisons grimper les chevaux, puis embarquons pour aller nous poser quelques kilomètres plus loin au bord de la route. Maintenant, j’ai le truc : une ornière de chemin, et hop ! En selle. Aïeuuuuuuuuuuu ! Alors là, ça fait vraiment mal ! Les muscles froids pas échauffés, ça tire et c’est super douloureux. Pas sûr que je tienne même les trois heures comme ça. Petit à petit, je remets mes jambes à leur place sur la selle… Je vais finir moulée dessus, si ça continue.

P1010484Pour Anne, c'est un autre problème qui se pose. Elle avait embarqué une canette de Sprite dans ses fontes, mais un clou de fer à cheval égaré l'a percée et là, c'est les grandes eaux de Versailles ! Là voilà donc en selle avec sa canette-geyser à la main, ce qui ne se révèle pas particulièrement pratique.

Allez, direction les collines. Nous reprenons le petit chemin qui descend sec entre les arbres, puis débouchons sur un vallon avec vue sur le lac. Là, un autre wrangler nous rejoint avec ses chiens. Après discussion avec Larry et Bruce, il en ressort que finalement le boulot va être moins lourd que prévu. Il faut juste qu’on aille récupérer les quelques têtes qui sont plus bas et qu’on les remonte par où nous sommes arrivés, jusqu’à la route. Ensuite, il faudra les pousser jusqu’au point d’eau. Et là, je m’interroge : ce pays, c’est plein de clôtures. On n'arrête pas d’ouvrir et fermer des barrières pour pouvoir passer. Sauf que les vaches, elles ont l’air de s’en ficher comme de leur premier panaris : elles sont toujours dispersées un peu partout, et quand on les voit sauter ou passer entre les fils, on se demande vraiment pourquoi mettre des clôtures. Pour le plaisir d’aller les chercher ?

Photos US2011 Sofy 1401Serait-ce une astuce pour perpétuer le travail du cow-boy ? Bref, nous rassemblons donc nos vaches, aidés de manière plus qu’efficace par les deux chiens, et commençons à pousser vers le chemin, au milieu des buissons et des ruisseaux. La remontée s’annonce pour le moins épique, car le chemin est étroit, assez raide, défoncé, et bordé d’arbres et de taillis où ces dames aiment bien aller se cacher, pensant qu’on ne les y trouvera pas.

P1010495Il faut donc doublement veiller au grain pour ne pas en laisser une derrière nous et parfois aller faire un peu d’escalade et se faufiler sous les branches. Sauf que là où passe le veau, le cheval et sa cavalière ne passent pas forcément, sous peine d’éborgner l’un des deux. Allez hop, Patches ! Marche arrière. Go cows! Go! Yep! Yep! Yep!

 

Photos US2011 Sofy 1403Au débouché du chemin, tout le monde est toujours là, même si quelques petits veaux tirent bien la langue et que ça fait peine à voir. Nous redescendons tranquillement vers la route où Bruce demande que ceux qui veulent rentrer maintenant se dénoncent. Avec Sofy, ça fait pas un pli, on va profiter de notre après-midi. D’autant qu’il est presque 1 heure et que j’ai faim… Oups ! apparemment, j’ai râté un truc : Anne aurait annoncé qu’il n’y aura pas de pause lunch et qu’il fallait manger en selle. Effectivement, si ça a été annoncé en allemand, j’ai dû louper cette étape. Comme les autres vont finalement rentrer à cheval, Christian confie à Sofy les clés de sa voiture afin que nous la ramenions. Bruce reviendra ensuite chercher le deuxième trailer. Finalement, ça arrange tout le monde qu’on ait voulu rentrer, non ? Nous remontons nos chevaux dans la remorque, puis Sofy se met au volant de la superbe Dodge.
Grand moment de solitude : où est le frein à main ? Parce que là, si on insiste un peu plus, on risque de bousiller quelque chose. Eh ben, c’est pas un frein à main, mais un frein à pied. OK, c’est parti.

P1010498Une fois au ranch, nous nous occupons une dernière fois de nos chevaux, avant de nous installer sur les tables devant le homestead pour déjeuner. Que ça fait du bien, ce calme, cette tranquillité. Rien que le soleil, l’ombre des arbres, le hennissement des chevaux… Et les quatre chiens de la maison à mes pieds en quête d’un bout de sandwich. Désolée, les amis, mais c’est Mon sandwich. Alors ? Elle est pas belle la vie ?

 

Le reste de l’équipe arrive vers 15 heures. Pour Sofy et moi, il est temps de commencer les valises et de ranger un peu (et ça, c’est pas du luxe). En commençant par mettre à la poubelle mes gants qui ont rendu l’âme. Du coup, je crois que je vais m’acheter ceux du ranch. Non, je m’insurge, ça n’a absolument rien d’un prétexte !

Un peu avant le repas, après avoir réglé les problèmes d’intendance pour demain avec Tim (On prendrait bien les muffins qui restent. Et les cookies aussi. Ah, et il te reste des Fritos original corn chips – mon nouveau péché mignon : le maïs grillé sans se casser les dents dessus - et des fruits ?), Sofy et moi nous remettons au billard une dernière fois. C’est qu’on a intérêt à encore progresser.

P1010535Mais l’appel du triangle de Tim est bientôt le plus fort. Au menu : BBQ ribs et maïs. Waw ! Extraordinaire ! Sans parler des profiteroles au chocolat. Ca va drôlement me manquer la cuisine de Tim. Je profite que tout le monde est là pour récupérer les adresses mails, histoire d’envoyer les photos, puis nous nous installons au salon en attendant le tombée de la nuit. Helen en profite pour me dispenser un petit cours de yoga en accéléré, mais je ne suis décidément pas assez souple. Et vu comme mes cuisses me font souffrir depuis ce matin, ce n'est pas encore aujourd'hui que je vais devenir accro à la discipline.

Pour le dernier soir, il est prévu que tout le monde se retrouve autour d’un feu de camp, sur la petite prairie entre les deux cabanes les plus éloignées. Le feu est en train de prendre. Lorsque nous arrivons, la plupart sont déjà là. Tim aussi, avec sa guitare et sa bouteille de téquila.

P1010552aLarry quant à lui, arrive avec des bières. Nous nous installons sur les rondins et regardons la lune se lever tandis que Tim entonne à la guitare la chanson du Ranch. Richard aussi a amené sa guitare et nous sert quelques petites chansons country qu’on dirait d’époque. Avec Sofy, on en a aussi profité pour donner à Bruce et Larry les lavalières avec le trident des gardians. Ils ont eu l’air assez émus, en particulier Larry, qui nous a gratifié d’un big hug auquel on ne s’attendait pas. Tous les deux ont immédiatement refermé leur col pour les mettre. En tout cas, ça semble les avoir touchés. Sitôt rentrée, je m’occuperai d’un petit quelque chose pour Anne aussi.

La soirée se passe très agréablement, sous la lune et les étoiles, avec tous les pensionnaires, les wranglers, Silke, Tim et les chiens. On chante (enfin, Richard, Helen et Tim), on rit. On teste le marshmallow au feu de bois américain (cuisine américaine typique, a dit Helen… alors sans vouloir la décevoir, j’ai longtemps usé de la recette avec mes scouts, et c’était meilleur et moins énorme). Puis il est temps d’aller se coucher, parce que mine de rien, demain, on doit partir à 7 heures !

17 février 2013

Born to be wiiiiiiiiild ! - J18

Vendredi 12 Août 2011

Nous ne sommes qu'humains et l'humain a ses faiblesses. Donc aujourd'hui, c’est à mon tour d’hésiter. La fatigue commence a vraiment se faire sentir, et sortir du lit aux aurores s'avère de plus en plus difficile. Devrais-je en tirer une leçon ? Est-ce que je ne suis finalement pas faite pour cette vie, ou est-ce plus simplement que je devrais me remettre très sérieusement au sport ?

Les questions existencielles dès le matin, ça aussi c'est dur. Allez, hop ! Un petit déjeuner et ça repart.

Arrivée à la grange, ça va déjà mieux. Aujourd’hui, on m’a attribué Buddy pour remplacer Skitter avec qui c’était pas franchement la grande entente sur le terrain. Il était très gentil, mais je ne suis pas venue pour me bagarrer avec un cheval à propos du chemin qu’on va prendre parce qu'il a un peu trop l'instinct grégaire. Je suis là pour me faire plaisir. D'après Anne, Buddy est moins fainéant et plus rapide que Skitter. Un bon cheval. OK, on va voir. En plus, il est gris très clair. Et ça, ça me rappelle un peu mes petits Camargue, même s’ils n’ont pas la même morphologie. Par contre, il est grand. Très grand. Comment est-ce que je vais monter là-dessus moi ?

P1010431Une fois les chevaux prêts, tout le monde grimpe dans les trailers et nous voilà partis sur les routes poussiéreuses. Aujourd’hui, nous allons aider Billy, dans un ranch voisin. Il doit attraper un veau pour lui poser une étiquette et en identifier un autre dont la mère est morte, pour voir s’il a trouvé une maman d’adoption ou s’il est toujours tout seul. Le veau orphelin voit malheureusement ses chances de survie diminuer rapidement. Mais comme les vaches ont bon coeur, il reste de l'espoir.

Sur place, Billy et notre drôle de cow-boy en short nous attendent déjà. Nous déchargeons les chevaux puis attendons. C’est ça, la vie de wrangler au Wyoming. On attend beaucoup. Et c’est Larry qui le dit. Pas moi. Larry, d’ailleurs, il est d’humeur taquine, ce matin. Tandis que Anne m’aide à mettre sa bride à Buddy (qui est vraiment encore plus grand quand il lève la tête), il lui dit, l’air de rien :

- Tu resteras à côté d’elle quand elle montera.
-  Pourquoi ? demande Anne, surprise.
- Tu te rappelles ce que Buddy a fait la dernière fois ?
- Quoi ?

Photos US2011 Sofy 1380OK, Je parie que c'est juste pour me fiche un peu la trouille.

Au moment où je prends mon cheval, il me regarde et déclare, avec son accent trainant :
- Buddy is wiiiild !

Ah Ah! Sacré Larry ! Bon en attendant, je crois qu’il va me falloir l’aide de la barrière pour montrer. Heuresuement que le ridicule ne tue pas... Non, voyons les choses du bon côté : je suis débrouillarde. En tout cas, mon wild cheval, il ne bouge pas.

Nous voilà donc partis vers le clos où sont parquées les vaches. Il faut faire attention aux barbelés et c’est un peu rocailleux. On ne sais pas trop non plus ce qu’on doit faire, mais on suit. Et c’est vrai que Buddy est plus rapide que Skitter. Là au moins, ça avance. Good boy ! Me voilà sur une pente pas très stable, le chemin est étroit. Anne m'indique que j'aurais peut-être dû passer de l'autre côté avec le deuxième groupe, car Buddy n'a pas le pied très sûr. Mais maintenant qu'on est là, il ne me reste plus qu'à lui faire confiance. Ca glisse un petit peu, et puis nous voilà en bas, nous traversons le ruisseau et retrouvons un terrain plus amical. Je crois qu'on va bien s'entendre, avec Buddy.

P1010446Nous poussons nos vaches, toujours droit devant. Pendant ce temps, les wranglers repèrent leur veau et l’attrapent. Il paraît qu’ils en ont profité pour le castrer. Ah ! C'était ça, tout ce remue-ménage ! J'aime autant ne pas y avoir assisté. Décidément, ce n'est pas encore demain que j'aurai mon propre ranch. Tandis que nous avançons, nous repérons un  autre petit veau qui semble assez faible. Il est constamment dernier et peine à avancer. Anne, les petits veaux sans défense, ça la rend toute triste. Elle le signale aux wranglers qui l'attrappent au lasso. P1010449Et là, c'est la panique générale chez les vaches qui commencent à se retourner et à vouloir s’échapper. Il faut canaliser un peu tout ça. D’autant que c’est juste pour voir ce qu’il a ce petit, et lui donner des médicaments. Donc nous les laissons les wranglers sur place et endiguons la débandade et continuant à pousser nos vaches : go ! go ! go !

Une fois sortis du canyon et arrivés dans la plaine, la consigne est de tenir les vaches à cet endroit. Donc on s’arrête et on va faire la pause lunch. Allez savoir pourquoi, le première chose que j’ai regardée, sur cette étendue toute plate, c’est s’il y avait un trou quelque part où je pourrai positionner mon cheval pour remonter dessus. C’est aussi ça, avoir le sens des priorités. WithBuddy

P1010458La seule ombre dont nous pouvons disposer est celle des chevaux, mais c’est même pas la peine d’y penser. Il est midi, le soleil est au zénith et il faudrait s’installer en dessous.

Au bout d’une demi-heure, le signal du départ est donné. Voilà juste le monticule qu’il me faut. Sofy qui préparait l’appareil-photo pour l’occasion, en est pour ses frais. Nous repartons, laissant les vaches sur place. La nouvelle consigner est de visiter d’autres groupes pour voir si notre veau n°740 (une fille avec une étiquette violette) n’est pas parmi eux. Sauf que la prairie du Wyoming, c’est grand et il doit y avoir trois vaches au kilomètre carré.

Photos US2011 Sofy 1390Du coup, avec Sofy, on en profite pour faire la photo réclamée par Lolotte : toutes les deux à cheval avec nos chapeaux. Anne fait le photographe, rend l’appareil à Sofy qui le remet dans sa sacoche, et là, comme on s’est un peu éloignées des autres, Sofy décide de mettre Smokey au trot pour rattraper. Mais monsieur en a décidé autrement et prend le galop. Moi, ça me va. Je suis tranquille derrière, en l’écoutant rire et crier à la fois de surprise. Aaaaaah ! C’était un bon petit galop, ça. Alors, c’était bien, Sofy ?

Apparemment oui… sauf qu’elle ne trouve plus son appareil-photo qui a dû tomber dans la course. Ni une ni deux, Anne repart en arrière avec Suzy voir si elle le trouve. Je conseille à Sofy de continuer quand même les recherches au fond de sa sacoche, car on ne sait jamais. Là aussi, il y a peut-être un trou ouvert sur la quatrième dimension… Et effectivement, elle finit par le retrouver…

- Anne ! Aaaaaaaaaaaaaanne ! It’s Okayyyyyyyyyyy !

Bon, elle entend pas. J’ai comme dans l’idée que je vais devoir faire marche arrière. Tandis que Sofy rejoint le reste du groupe, je reviens sur mes pas, tantôt trottant, tantôt marchant, et je sens Buddy un peu stressé de s’éloigner comme ça de tous ses copains. Surtout que là où nous sommes maintenant, nous ne voyons plus personne : ni le groupe avec Larry et Bruce, ni Anne et Suzy. OK...

Photos US2011 Sofy 1391Bon, j’ai repéré la direction, c’est pas le moment de céder à la panique. Tu as décidé d’y aller, alors on y va. En avançant encore, j’aperçois enfin Anne et Suzy et leur fait de grands signes. Cette fois, elles ont compris et reviennent vers moi. Puis, ensemble, nous prenons le galop pour rejoindre le reste du groupe. Buddy n’est pas ce qu’on appelle un cheval des plus confortable au galop, mais il avance bien, je maîtrise, et ça nous dégourdit les jambes à tous les deux.

Au point d’eau suivant, nous trouvons quelques têtes de bétail et nous nous positionnons tout autour, le temps que Anne entre dans le groupe pour chercher notre arlésienne. Mais toujours pas de veau n° 740. Larry nous annonce alors qu’on va jusqu’au point d’eau suivant continuer les recherches.

Le point d’eau suivant, je ne sais pas où il était, mais on a eu beau avancer (vers l’infini et au-delà), on ne l’a jamais trouvé. Seulement quelques petits groupes de vaches isolés ici et là. Au bout d’un moment, Larry a décidé qu’il était temps de rentrer. Nous avons donc repris le chemin du ranch où on avait laissé les trailers. Et que la route du retour m’a semblé longue ! Mais longue ! Elle ne m’a jamais paru aussi longue. D’autant plus qu’il faisait chaud, très sec, et que je n’avais quasiment plus d’eau. D'ailleurs, les chevaux aussi réclamaient leur ration d'eau. L'apparition du ruisseau fut un vrai soulagement.

P1010466Donc, la route de retour est très ... longue ! Heureusement encore que Buddy avance bien. Au moins, on ne se trainait pas derrière avec les retardataires. Après avoir traversé la route, nous arrivons aux limites du ranch où Billy nous attend avec sa camionnette. Petit conciliabule entre wranglers, probablement un compte-rendu de la journée, puis nous coupons à travers les pâturages. Soudain, sur la droite, un troupeau d’antilopes fait son apparition. Bien entendu, le temps que je dégaine l’appareil-photo, elles ont disparu. Puis, enfin, voici les remorques et le ranch. Je mets pied à terre… Et c’est là que je comprend… La démarche chaloupée du cow-boy. Bon sang, que les adducteurs me font mal ! Comment est-ce que j’ai pu tenir tout ce temps ? Nous remontons les chevaux dans les trailers et rentrons. Il est plus que temps. Le temps de nous occuper des chevaux, et il n'en reste guère pour la douche avant le dîner. Au menu de ce soir, il a failli y avoir de la purée de Marion : lors du retour au pré, j’ai lâché Buddy, puis Charlène est entrée avec sa jument alors que je n’étais pas encore sortie. Et là, ça a commencé à se fritter entre les deux chevaux. Jamais je ne me suis faufilée aussi vite entre des chevaux et une barrière. Comme quoi, il faut toujours avoir un œil qui traîne dans le dos, quand on est dans le pré.

P1010480Ce soir, c'est repas mexicain. Tim a encore fait des merveilles. Sauf que la sauce verte qui va avec les burritos, elle déchire. Et encore, me dit-il, la rouge est plus forte. OK. Je vais faire sans sauce, alors. Allez, une petite partie de billard avant d’aller se coucher ? Oh là ! J’en touche pas une. Zéro pointé. C’est la fatigue, ça. Sûr et certain. Je sais pas si c’est parce qu’ils s'en sont rendu compte, mais Christian et Martin nous proposent de jouer contre Sofy et moi. Sauf que Sofy, elle a hâte d’aller se coucher. Du coup, Marren se fait un plaisir de me rejoindre dans l’équipe. Il faut dire qu’on fait une paire plutôt efficace. Jusqu’à présent, on n’a pas perdu une partie. Ce soir risque d’être la première. D’autant que Christian, quand il frappe une boule, c’est pas du chiqué.

P1010482D’ailleurs, ça s’engage plutôt mal pour nous. Seule solution : déconcentrer Martin. Et oui, la french girl n’a pas dit son dernier mot ! Et le pire, c’est que ça marche. Je ne sais pas si je l’ai vraiment déconcentré, mais il a fini par mettre la boule blanche dans la poche en essayant de faire rentrer la noire. A la partie suivante, Christian fait la même erreur. Résultat, Marren et Marion gagnent encore ces deux parties par KO ! Enfin, on va dire que les autres ont encore perdu, ce sera plus juste.

 

27 janvier 2013

American way of life - J17

Jeudi 11 Août 2011

Ce matin, Sofy hésite à venir. La journée d’hier, pour autant qu’elle ait été géniale, l’a un peu rétamée. Mais comme apparemment on doit encore aller déplacer un troupeau, ça motive. Premier hic de la journée, quand je débarque dans la salle à manger, ça sent la cannelle à plein nez ! Tim à fait des Cinnamon Rolls. Oh mon Dieu ! Pas sûr que je survive à ça. Satanés américains ! Vous ne pouvez pas vous en passer, hein !

P1010302Comme d’habitude, nous nous retrouvons à 9 heures à la grange pour préparer nos chevaux. Patches et Mouse sont de nouveau de la partie. Le problème, c’est que ça devient de plus en plus dur d’atteindre l’étrier. Direction le premier trou venu pour y mettre Patches et être un peu plus à la bonne hauteur. Et nous voilà partis à travers la prairie.

P1010313aNous rejoignons assez rapidement quelques vaches qui pâturent près d’un corral, et finalement, il va juste falloir les éloigner de la barrière pour que nous puissions passer. La mission « déplacement de troupeau » se transforme donc en balade. Après avoir traversé la route, nous nous enfonçons dans les collines. Le paysage change. La lande qui sent bon le thym et le romarin (les plantes du coin sont toujours non identifiées, mais l’odeur est très proche) laisse la place à des pins et un dénivelé un peu plus accentué.

P1010316aSoudain, en haut d’une côte, tout le monde s’arrête : sur le versant en face de nous, une bande de cerfs est en train de détaler. Il y en a également sur la montagne d'à côté. Pause photo obligatoire, même s’il n’est pas évident de les surprendre. Nous continuons notre chemin au pas, à travers la végétation - "Attention, restez sur la gauche, dit Bruce, car à droite il peut y avoir des serpents". C’est bien, les serpents : c’est discipliné, ça roule à droite - pour arriver à un tout petit replat qui offre une très belle vue sur le lac Seminohe.

P1010326aPause photo obligatoire là-aussi.

Question : à cheval, est-ce qu’on peut aussi appeler ça un arrêt japonais ?

Le départ se fait dans la confusion : Suzy et Sofy démarrent en même temps, du coup leurs chevaux prennent le trot. Avec Martin, on leur emboîte le pas en mode course avec quelques foulées de galop. Et hop ! Ca réveille un peu tout le monde. Bon d’accord, on n’aurait pas forcément dû... (Donne tes doigts ! Aïeuuuu !)

Ca continue à monter pour atteindre un col d’où la vue sur le lac est cette fois époustouflante. Martin décide donc que c’est l’endroit idéal pour prendre une belle photo de groupe.

P1010335

All_BandNous alignons nos chevaux et il descend dans la pente pour prendre un peu de recul. D’ici, ça a l’air "un peu" abrupt.

- Oui, recule. Encore... Encore un peu... Encore ... (FF, sors de ce corps!!!)

Info bonne à savoir : la blague marche en français comme en anglais et en allemand.

Le chemin serpente ensuite entre les arbres et les rochers, paisiblement, quand Anne, qui est en tête, s’arrête soudain et appelle les autres wranglers : elle vient de voir un lion des montagnes détaler devant elle ! Il marchait tranquillement sur la piste et elle l’a tout d’abord pris pour un coyote. Mais c’était un peu gros pour un coyote. Elle a réalisé ce que c’était en voyant sa façon de se mouvoir. Du coup, Bruce part en éclaireur devant, tandis que Larry ferme la marche. Si le lion des montagnes - aussi appelé cougar - réagit comme le puma chilien, il va toujours s’attaquer au plus faible et au dernier du groupe. Euh... les dernières de la file, c’est Sofy et moi. Alors on y tient pas trop. Merci Larry !

Photos US2011 Sofy 1371Arrivés au col suivant, nous nous arrêtons enfin pour déjeuner. Il était temps : Martin allait tomber d’inanition. D’ici, nous avons une vue magnifique sur la vallée. On voit même les toits rouges du ranch.

 

Photos US2011 Sofy 1370

P1010349Nous attachons nos chevaux et sortons les casse-croûtes. Et encore une fois, Duck va essayer de piquer la pomme de Suzy (ça devient une habitude).

L’intérêt du coin, c’est qu’il y a plein de gros cailloux pour monter dessus et se remettre en selle. Bah oui, parce que faudrait pas que la sieste dure trop longtemps, non plus ! En effet, après une demi-heure de pause, nous repartons par le même chemin. Aïe mes fessiers ! Ca commence à être dur. La descente est un peu fatigante et assez monotone, même si Bruce n’arrête pas de parler. Quelle pipelette, celui-là !

Une fois dans la plaine, nous commençons à avoir hâte d’arriver et personnellement, les chevilles me font bien souffrir (non, elle n'ont pas enflé ! Médisants que vous pourriez bien être !). Dans la plaine, il y a toujours ces satanés criquets qui volent avec un bruit de crécelle. Quoi j'ai encore jamais parlé des criquets ? Ben, aussi pénibles que nos papillons de nuit, mais eux, ils opèrent le jour.

Mais là, ce que j’entends, ça semble être autre chose. C’est plus continu. Ne serait-ce pas un rattlesnake, communément appelé serpent à sonnette ?

Enfin, voilà le ranch. Il est tout juste trois heures. Le temps de desseller les chevaux, et Sofy et moi décidons d’aller tester le spa, histoire de se détendre un peu. Nous y retrouvons les habitués : Richard et Charlène. Une nouvelle occasion de papoter un peu, maintenant que je maîtrise mieux le super accent de Richard. C’est cool, Charlène, elle nous donnait 30 et 29 ans. Juste dix de moins ! Moi, ça me va. Je prends.

Mais pas le temps de trop traîner dans les remous, car ce soir nous allons au rodéo à Rawlins : 1 heure 30 de route, départ à 16h30. Au cas où, j’ai pris mon mobile avec moi, car ici, on est coupés du monde. Et Ô miracle, en sortant de la vallée, du réseau ! Tiens un sms de H. En trois exemplaires. Le temps de répondre et d’envoyer… Zut, il est quelle heure en France, déjà ? Bon, ben je l’ai pas fait exprès, mais ça nous vengera de sa boule de paille à 5 heures du matin. ;-)

P1010364Sofy et moi avons pris place dans le minibus avec Bruce, Anne, Richard et Charlène. Nous retrouvons la German Team sur place. Ils sont partis un peu plus tôt pour profiter de l’ambiance, mais pour l’instant c’est encore light. Mais je sens que ça va être un peu ambiance moule/frites (pardon, hot-dog/frites), ou toro-pisicine à Palavas.

Tandis que les gens arrivent petit à petit, nous prenons un encas au stand des scouts locaux qui profitent de l'occasion pour financer leur camp d’été. Tout autour de nous, c’est plein de cow-boys qui passent et repassent, de gamins à cheval, d’autres à pieds, mais tous ont généralement le chapeau et la super boucle de ceinturon. C'est aussi ça, l'Amérique. Nous nous acheminons tout doucement vers les gradins qui dominent l’arène où va se dérouler le spectacle. Entre les deux, un mini corral avec des moutons parqués dans un coin. Et ça, ça va servir à quoi ? Mystère...

P1010373Ca commence à s’activer en bas. Il semble que ce soit le couronnement des mini-miss Carbon County. Sitôt la remise des fleurs et des diadèmes effectuée - adaptés au chapeau, s’il vous plaît ! - ça s’organise sur la gauche pour lancer le rodéo.

P1010381aOn déploie les drapeaux. Nos miss font un tour de piste au grand galop, puis un premier cow-boy entre et fait un tour de piste en portant bien haut le drapeau du Wyoming. Puis c’est au tour du drapeau américain. Et là, dans les tribunes, tout le monde se lève, met chapeau bas et la main sur le cœur. La miss élue (une mini-mouflette sur un cheval immense) entre à son tour au grand galop puis met pied à terre. On lui tend un micro. Oh mon Dieu ! Est-ce bien ce que je crois ? Elle s’avance au milieu de la piste et se met à chanter de tout son cœur, dans un silence religieux. Et là, il faut le dire, ses aigus sont un supplice pour les oreilles et personnellement, j’ai beaucoup de mal à retenir un fou-rire. Mais ça va, je gère. Parce que ça ne serait pas élégant. Même si la môme c’était un peu trop, j’apprécie le respect dont font preuve ces gens pour leur pays.

Allez, c’est parti ! Derrière nous, Bruce est impatient. Normal : il nous apprend qu’il a commencé le rodéo à l’âge de 12 ans, qu’il était professionnel dans les catégories Bull Riding, Bareback et Saddle Bronc, et qu’il est membre à vie de la ligue de rodéo – et il a même rencontré Gene ! Même si depuis j'ai oublié qui était Gene –. En tout cas grâce à lui, nous comprendrons un peu mieux ce qui se passe sur la piste.

P1010386aLa première épreuve est le Bareback Bronc Riding, où il faut tenir pendant tout le temps obligatoire sur le dos d’un cheval fougueux (wild !) avec juste une ficelle pour s'assurer. Puis le Saddle Bronc Riding, où là, on a quand même une selle et des étriers. Mais après, il y a encore des subtilités que j’ai du mal à percevoir. D’ailleurs, sur le moment je n’ai même pas vu la différence. Bon, comme d’habitude, il y en a qui se font sortir dès les premières secondes, tandis que d’autres nous offrent un joli spectacle. Mais les plus forts, je me demande si finalement ce ne sont pas les gars qui ensuite vont galoper à côté du cheval fou furieux pour lui ôter sa sangle et le calmer une fois qu'il a éjecté son cavalier...

Tiens, voilà la marchande de pop-corn qui repasse. Hep ! Par ici ! Juste avant qu’on attaque avec l’intermède du rodéo sur mouton : ça, c’est l'épreuve reine des minots.

P1010391Et attention, ils n’ont pas froid aux yeux ! Munis d’un casque genre football américain, ils doivent s'installer à califourchon sur un mouton avec seulement une corde pour se tenir. Puis le mouton est lâché dans un corral. Le but du jeu est d’aller le plus loin possible sans se faire vider par le mouton et de passer la ligne blanche. Mais c'est qu'ils s’accrochent, les mômes ! Voilà comment on fait des enfants qui n’ont pas peur de prendre une gamelle, ici. Même les parents les encouragent et les poussent à participer. Quand on pense que le plus petit de l’épreuve doit être un petit bout de chou de quatre ans tout au plus, ça laisse songeur !

Allez, on repasse aux épreuves des grands : le Tie-Down Roping consiste à courser un veau, à l’attraper au lasso, le mettre par terre et lui lier trois pattes en faisant trois tours de lien en un temps record. Un peu « surprenant » (pauvre bête) au premier abord, mais on se laisse prendre.

Plusieurs épreuves permettent encore de mettre à l’épreuve l’habileté des cavaliers : immobilisation d’une vache par les cornes (Steer Wrestiling), différentes épreuves de lasso, etc…

Un petit break pour une limonade maison ? Dé-li-cieuse ! Sans doute la meilleure de ma vie. Sans aucune commune mesure avec l'immonde thé glacé maison que j'ai acheté aux scouts tout à l'heure.

P1010404Personnellement, j’ai beaucoup aimé l’épreuve du poney sauvage pour les enfants : par équipe de trois, ils doivent immobiliser par une longe un poney bien énervé, puis l’un d’eux doit monter dessus et tenir le plus longtemps possible. Et c’est qu’ils ne se laissent pas faire, ces apprentis cow-boys. Le poney à beau les balader, ils tiennent bon au bout de la corde. C’est dommage, parce qu’avec la nuit qui tombe, la lumière devient moins bonne pour les photos. Je suis assez déçue.

Mais tout de suite, laissons place à la course de tonneaux pour les dames. Ca, je connais. On a quasi la même chez nous, en parcours de maniabilité Camargue : trois bidons disposés en triangle équilatéral (trois côtés égaux, pour ceux qui ne suivaient pas en maths). On rentre par un côté, un premier tour de tonneau serré, par la droite, puis direction le tonneau suivant pour un tour par la gauche, et le troisième face à l'entrée, idem - chez nous, le tour se fait par la droite afin de rajouter un dernier changement d'incurvation et d'appuis -. Puis retour par l’entrée et passage de la ligne d’arrivée au grand galop. Bien entendu, sans faire tomber les tonneaux. C'est la plus rapide gagne et ça va très vite une fois encore.

Et enfin, l’épreuve reine : le Bull Riding, où la victoire revient à celui qui tient le plus longtemps sur un taureau déchaîné. Là encore, il y en a pour qui c'est vite expédié, tandis que d’autres font preuve d’une habileté extraordinaire.

P1010426En attendant, le gars devant nous, avec les cure-dents plantés dans la lanière de son chapeau (cure-dents réutilisables ?), je ne sais pas ce qu’il y avait dans les canettes qu’il s’est envoyé avec ses copains, mais ils en ont bu au moins cinq ou six chacun en deux heures. Ils ont un débit assez Impressionnant.

Il est déjà 22 heures, mesdames et messieurs, il est temps de rentrer nous coucher, car demain va encore être une longue journée.

Et la route du retour semble interminable, malgré la distraction des petits animaux que l’on voit traverser dans les phares de la voiture : lapin, coyote, etc… Promis, on écrasé personne.

12 janvier 2013

Le bug du cheval solitaire - J16

Mercredi 10 Août 2011

Ca y est, la fatigue se fait sentir : ce matin, au lieu de mettre le téléphone sur « répétition », je l’ai arrêté. Total, 10 minutes dans la vue. Apparemment, la journée de break a fait beaucoup de bien à Sofy. Elle a l’air motivée pour nous accompagner, même si c’est encore pour la journée.

P1010245D’ailleurs, aujourd’hui, nous avons de nouveaux chevaux, pour laisser aux autres le temps de se reposer un peu. Je me vois attribuer Skitter, un alezan, et Sofy a Smokey (Le même que le cheval de Lou!). Une fois prêts, nous embarquons les chevaux dans les bétaillères, car  nous allons un peu plus loin aider un voisin à rassembler son troupeau dispersé pour le ramener près d’un point d’eau. Moi, j’aimerais bien monter dans le truck qui tire les chevaux, mais il y a quiproquo et finalement, je me retrouve dans la voiture de Christian et Maren. Ce qui n’est pas plus mal, car c’est bien confortable !

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Arrivés sur place (in the middle of nowhere), nous faisons descendre nos chevaux des bétaillères et les bridons. D'autres wranglers sont là, ceux à qui nous sommes venus prêter main forte. Avec eux un vrai touriste : il monte en short avec un casque. Alors, autant on peut lui pardonner le casque, puisque c'est après tout une question de sécurité, autant le short ... ouch! Ca doit faire sacrément mal à la fin de la journée!

Mais bon, après tout ça le regarde. Pour nous, il est temps de partir à la recherche de nos vaches. Larry organise ses troupes, envoyant les uns et les autres dans les collines pour récupérer les bêtes. Il ne reste plus que Sofy et moi, et le voilà qui se tourne vers Sofy et lui explique ce qu’il veut.

- Ben ? Et moi alors ? Je fais quoi ? Je vais avec elle ?

- Oui. Tu as compris ce que j’ai dit ?

Merci pour la confiance, ça fait plaisir. C’est même un brin vexant. Passerais-je pour la fille un peu blonde ?

Photos US2011 Sofy 1311Bon, ben je suis. Nous descendons dans le vallon où nous devons garder les quelques vaches qui y sont, en attendant que les autres arrivent. Mais les bestioles passent de l’autre côté de la rivière. Charlène et Richard du Canada les suivent pour ne pas les perdre. Nous, nous commençons à pousser le troupeau devant nous. J’ai quelques difficultés avec Skitter qui n’aime pas être loin des autres chevaux et est un peu difficile à "mobiliser". Mais bon, j’ai réussi à lui faire passer la rivière une deuxième fois alors qu’il venait de me faire deux refus. Hey ! Skitter ! You know what ? I’m the boss !

P1010258J’arrive quand même à récupérer une vache qui a tenté une sortie, mais c’est laborieux. Au fur et à mesure, nous rabattons les vaches dispersées, jusqu’au moment où mon cheval butte dans un trou et  manque de finir à genoux. Finalement, plus de peur que de mal.

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Et puis ça tombe pas si mal, car tout le monde s’arrête : time for lunch. A cheval. Si si. Bon en fait, je vais laisser Skitter faire un break aussi.

 Nous repartons au bout d’une demi-heure et cette fois, j’ai envie de me faire plaisir, alors je prends le flanc droit avant qu’on me dise quoi que ce soit. Et là aussi ça tombe bien, car je suis drôlement bien placée pour aller récupérer les vaches là-haut sur la colline. N’attendons pas qu’on me le demande, car personne ne le fera, et n’attendons surtout pas qu’un autre plus culotté en matière de prise d’initiative vienne me doubler dans la longueur. Donc, avec Skitter, on part en éclaireurs, au trot, avec quelques foulées de galop. Même si le terrain ne s’y prête pas vraiment, ça se passe plutôt pas mal.

Nous rejoignons Helen qui a quelques difficultés aussi avec son cheval (il veut toujours aller voir les autres. Tiens, comme c’est curieux!), puis Suzy, qui depuis la pause déjeuner, fait le poor lonesome cow-boy, au loin sur son petit promontoire qui domine le vallon. Je les entraîne derrière moi et nous poussons les vaches vers le flanc gauche, comme demandé. Devant nous, deux antilopes traversent la plaine puis le troupeau pour échapper à tout ce remue-ménage. D’autres vaches sont en train de dévier, alors je pousse un peu Skitter qui avance bien jusqu’à ce que : Stop brutal, un pas en arrière, quart de tour à gauche pour voir les copains!

Mince, j’ai un cheval qui bugue ! Pas moyen de le remettre en avant. Monsieur veut aller à gauche, sauf que nous on doit aller à droite pour contourner nos bestioles et les ramener. Le bras de fer s’engage et je finis par gagner (merci Nico pour les cours de gestion du cheval récalcitrant !). On repart dans la bonne direction, puis paf ! Bug ! Un peu de roue arrière, ramenons l’encolure dans la bonne direction, accentuons la présence de la jambe. Ca finit par tourner à droite, un tour sur soi et on repart sur quelques dizaines de mètres. Et au moment où on va enfin être dans la bonne position, paf ! Bug !

Toi mon pépère, tu commences à me chauffer. On va se fâcher un bon coup. Ca bouge un peu, mais ça repart enfin dans la bonne direction. Suzy, qui m’a vue faire, me rappelle que pour le faire tourner en monte western, c’est juste une rêne d’appui et l’aide du pied opposé. Le problème, c’est que ça, ça marche avec un cheval qui n’a pas décidé de n’en faire qu’à sa tête. Et pour démonstration, je tente le coup : aussitôt, mon nouvel ami plie net son encolure à gauche, du genre « je veux pas ». Là évidemment, Suzy renonce à sa rêne d’appui. Nous finissons par ramener nos vaches. Mais bon, sang, il aime pas du tout être loin des autres. Sauf que là, mon vieux Skitter, on bosse. Les copains, ça sera pour plus tard.

 

Photos US2011 Sofy 1329Nous finissons par cantonner le troupeau dans un petit vallon et nous nous positionnons en Round Up pour les garder là. Rien à voir avec le désherbant, bande d'incultes. Le Round up, c'est quand tous les cavaliers se positionnent

en cercle autour du troupeau rassemblé. Si une bête fait mine de vouloir forcer le blocus, un petit mouvement du cheval doit normalement suffire à l'en dissuader.

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Apparemment, on va attendre ici 45 minutes, alors on a l’autorisation de démonter. Maren et Suzy à côté de moi, sont déjà en bas, quand deux vaches s’avancent vers elles pour s’échapper. Elles me préviennent, j’accours, et paf ! Bug ! Ben c’est le moment, tiens ! Bon, on règle le problème et nous allons nous aussi pouvoir souffler un peu, parce que allez, il est peut-être un peu obtus, mon Skitter, mais il a quand même bien bossé.

P1010272Côté wranglers, ça discute pour décider ce qu'on va faire. Ca me laisse le temps d'observer encore un peu notre ami en short. Ca n'a pas l'air de le déranger. Il est quand même bizarre, ce gars...

Au bout d’un moment, Larry et Anne nous font signe qu’il est temps de rentrer. Nous quittons donc nos positions, laissant le troupeau là, et regagnons les bétaillères à travers la paririe desséchée. Qu’il est long, ce chemin de retour !

De loin, nous voyons soudain le cheval de notre cow-boy en short et casque qui détale. Apparemment, il lui a mis un coup de cul et lui a échappé. Et il court vite, l’animal. Le temps que nous arrivions, il est déjà très très loin.

 Retour en voiture avec Christian, Maren et Sofy : nous doublons les bétaillères et prenons une sacrée longueur d’avance : de quoi pouvoir boire un coup avant l’arrivée des chevaux, car il va falloir ensuite desseller,  bouchonner et ramener au pré. Il ne reste que 10 minutes par personne pour la douche avant le repas ! Et celui-là, mieux vaut ne pas le rater : Tim s’est encore surpassé. Je suis sûre qu’il a un secret : grillade de bœuf excellente, tomates au parmesan, asperges et pommes de terre au four, le tout couronné par un soufflé à la framboise extraordinaire. Question : est-ce que je vais pouvoir lui soutirer la recette ? En plus Tim, il a des Reefs, les mêmes que celles que H a cassées au début du précédent séjour aux US (en 2005) et dont on entend encore parler. C’est dire s’il est fort !

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P1010297Heureusement, qu'on aura quand même le temps de profiter du magnifique coucher de soleil. Quelles couleurs extraordianaires !  Et que dire du pays ! Comment on va pouvoir rentrer à la maison, après ça ? Ah ben justement, pour rentrer, il va falloir penser à faire ENFIN une lessive. J'attends juste l'occasion depuis 5 ou 6 jours. C'est que j'ai plus grand chose à me mettre, moi ! Y'a des jours comme ça où un rien vous rend heureux.

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11 novembre 2012

Recherche vaches désespérément - J15

Mardi 9 Août 2011

Hop, dès le matin, lève-toi, l’heure sonne !

Hop, dès le matin, lève-toi gaiement !

     Très adaptée au rythme, cette petite chanson de la grande époque des jeannettes (et encore, ça doit même être plus vieux que ça). Par contre, Sofy n’a pas l’air d’aller mieux, ce matin. Je la laisse émerger tranquillement et vais au petit déjeuner. Oups ! Il y a de la cannelle dans le cake. Ceci dit, j’aurais pu m’en douter. Ici, la cannelle, ils en mettent partout. Heureusement que les muffins rattrapent sacrément le coup. Et c’est là qu’Anne m’annonce qu’il y a un petit changement de programme : finalement, nous allons partir toute la journée, car des vaches ont passé la clôture et il va falloir les récupérer. Ca ne va pas arranger les affaires de Sofy qui avait prévu de ne faire que la balade du matin. Je vais donc lui annoncer la nouvelle. Comme elle est encore barbouillée, elle décide de ne pas venir aujourd’hui et de reprendre un peu des forces. Une journée tranquille ne fera pas de mal.

P1010183aJe retourne au lodge, car Marquita va nous préparer des sandwichs, il faut donc passer commande pour Sofy et moi, comme ça, elle ne se prendra pas la tête avec le repas de midi. Puis, toutes les deux, nous montons à l’aire de pansage pour préparer ma jument. Vers 9h30, tout le monde est près et nous nous mettons en selle. Toujours un grand moment pour moi, ça. Larry positionne mon cheval dans un creux, comme ça, je gagne un peu en hauteur. Et oui, ne pas être bien grande, c’est peut-être mignon, mais ça a quelques inconvénients. Puis il me règle à nouveau mes étriers : hier, ils ont changé les « fenders » (la pièce de cuir qui recouvre l’étrivière), afin qu’ils soient plus courts et me laissent donc plus de souplesse pour positionner l’étrier. Et ça a l’air d’aller mieux. Sauf que le gauche est encore plus court. Pas de problème, Anne m’arrangera ça à la première pause. Nous voilà donc partis à travers la prairie à la recherche de nos bêtes. Bruce passe devant pour ouvrir puis refermer les barrières. Mais à la troisième, il a disparu.

P1010192aApparemment, son cheval a un problème de fer, alors il est rentré. Nous continuons donc avec Larry et Anne. Sur notre gauche, un groupe d’antilopes détale au loin. Sur notre droite, un cheval noir et un cheval blanc sont en train de brouter, en totale liberté. Le ciel est bleu, il fait bon, c’est le bonheur.

P1010194Puis, nous nous engageons dans un chemin qui descend dans une petite vallée. C’est un peu escarpé, mais je me sens déjà plus à l’aise avec Patches, et ça se passe très bien malgré la pente (j’aime pas les pentes). Le seul problème avec Patches, c’est qu’apparemment, elle n’aime pas se mouiller les sabots (genre "Des fers Jimmy Choo, ça se ménage, Madame!"). Dès qu’on doit passer sur un ruisseau, au lieu de s’arrêter comme les autres pour boire, puis de passer tranquillement, madame saute. Depuis l’arrêt. La première fois, ça surprend. Et ensuite, ben je sais qu’il faut donner des rênes et je suis le mouvement.

 

Bientôt, nous sortons de la vallée et débouchons sur un espace broussailleux, avec en toile de fond, le lac. Et près de la clôture, nos vaches. C’est superbe.

P1010201Ca fait même dire à Suzy qu’on se croirait vraiment dans un film. Un western, peut-être ? Elle a du mal à en croire ses yeux. Larry contourne les vaches, tandis que Anne va au-devant pour observer la situation. Nous restons sur notre position, et perso, je ne sais pas trop ce qui est prévu. C’est là que mon anglais me fait défaut. Mais petit à petit, certains commencent à s’avancer. Apparemment, il y a des vaches noires et les vaches marrons, et nous on ne doit récupérer que les marrons. Les autres doivent rester de l’autre côté de la clôture. OK, j’interviens donc quand quatre courent vers moi, et commence à les séparer. Mais Richard me stoppe : c’était pas ça qu’il fallait faire. OK, mais si vous voulez que je fasse comme il faut, dites-moi ce que vous voulez.

P1010211Finalement, nous poussons le petit groupe de vaches par là où nous sommes arrivés, à travers la petite vallée encaissée. Nous allons les ramener dans des pâturages plus accessibles. Et comme il est l’heure de manger, et que là où nous les avons emmenées elles ne peuvent pas trop se disperser, nous nous arrêtons pour manger. Je trouve une branche haute pour accrocher la longe de Patches, juste ce qu’il faut pour qu’elle puisse atteindre le sol sans se prendre les pieds dedans, et mademoiselle commence à manger. D’autres, comme Suzy ou Marren, préfèrent le tenir à la longe. Mais du coup, ça réclame à tout va et Suzy ne pourra même pas finir sa pomme. Le cheval de Larry, lui est laissé libre d’aller où il veut, pépère. Je sors mon sandwich, et là je réalise que ça fait quand même pas beaucoup pour un déjeuner. J’aurais dû prendre des cookies ou des barres de céréales. Un œil à Patches : elle a arrêté de brouter, s’est posée, un sabot un repos, et je vois ses yeux qui se ferment doucement. C’est officiel, j’ai un cheval qui plante la clôture - une poignée d'herbe encore dans la bouche. Tiens, une vache et son veau viennent nous rendre visite.

P1010217aAprès une demi-heure de pause, nous repartons derrière nos vaches et en récupérons d’autres au passage. Il s’agit maintenant de les mener le long de la clôture pour les amener tout en haut de la colline, où se trouve la porte. Et ce, sans en laisser une derrière nous, car les petites malignes pourraient se planquer dans les arbres. Mais oh ! C’est que ça grimpe sévère maintenant ! Et sur un terrain pas évident du tout. Mais je pousse, je pousse toujours et je déloge les récalcitrantes, quand soudain, Patches fait mine de tomber sur les genoux. Oups ! Elle se relève, on repart. Elle souffle un peu, c’est que l’effort est bien soutenu. Alors on fait des pauses, au gré de l’avancée des vaches et des veaux. Arrivés vers le haut de la colline, je redescends un peu dans la pente pour récupérer une bête qui s’écarte, quand soudain, je sens Patches qui dérape. Nous sommes perpendiculaires à la pente, et elle a l’air d’avoir du mal à se rattraper. Et là, je me dis qu’on va bouler toutes les deux, que ça va pas tarder. Et sur ma gauche, c’est haut ! Une seule chose à faire, lui faire confiance et la laisser se débrouiller pour reprendre ses appuis et son équilibre, en me faisant la plus discrète possible sur son dos. Elle se redresse, se met dos à la pente, et là continue à glisser un peu. Puis je l’oriente vers l’autre côté et ça semble accrocher mieux.

P1010219aElle donne un bon coup de collier et nous remet toutes les deux d’aplomb. Good job, girl ! Mais bon sang, j’en menais pas large. Finalement, l’intérêt de s’occuper des vaches, c’est que du coup on pense moins à sa peur, on stresse pas, et ça, c’est bon pour le cavalier et pour le cheval. Nous remontons encore le long de la pente, jusqu’à la barrière ou je prends position pour bloquer la sortie côté pente. Il n’y a plus qu’à attendre que Larry, Charlène et Richard (from Canada) ramènent les autres bêtes. Puis la porte de la clôture sera ouverte et nous les ferons passer pour continuer notre route. De l’autre côté, il faut également les pousser et les canaliser afin qu’elles ne se dispersent pas. Je me débrouille pas trop mal, je trouve, en couvrant bien l’arrière et en débusquant les rebelles dans les buissons, mais il y a toujours un Richard pour dire « reste sur ta position », ou un Martin qui vous passe sous le nez pour pousser, parce qu’une fille ça fait pas du bon job.

Mais de quoi je me mêle ???

P1010221aBref, nous redescendons l’autre versant de la colline, un peu moins abrupt, mais quand même. Puis nous débouchons sur la route. Tout le troupeau est là, devant nous, il nous faut encore les faire avancer en criant des « Hey cows ! » « Go ! Go ! Go ! », « Yep ! Yep ! Yep ! », « Heeeeeeeeeee ! ».

Ca y est, j’ai plus de voix. En plus, je vous raconte pas la poussière qu’on avale. Encore une porte, où nous canalisons plutôt bien, puis le dernier obstacle, une rivière, où ces dames se sont arrêtées, de l’eau jusqu’au poitrail, pour boire. Ca va être coton, avec une jument qui n’aime pas l’eau. Mais ça va, je gère. Sur la dernière ligne droite, tout se passe bien. Au bout, la porte du dernier enclos où Larry et Anne comptent les bêtes qui passent. Il y a de l’eau, de l’herbe, le terrain est découvert et près de la route. Nous allons les laisser là. Il est temps pour nous de rentrer. Et bon sang, même plus que temps. Ca y est, je ne sens plus mes os.

P1010230Au ranch, nous retrouvons Sofy qui a semble-t-il passé une très bonne journée à se reposer, puis à faire la conversation avec le maréchal-ferrant, tout en l’observant. Il fait du dessin, et elle est en train de découvrir ses croquis. Apparemment, le gars est doué. Nous nous occupons de nos chevaux, puis je la rejoins pour regarder le travail de l’artisan, jusqu’au moment où la douche devient indispensable.

 

P1010232Un peu avant le repas, nous profitons de l’absence du groupe pour nous entraîner au billard. Et il faut dire, que nous sommes douées. Si si ! Quelques très bons coups, avec les bandes, et tout ! Je gagne la première partie, mais la deuxième est interrompue par le dîner, encore excellent (sauf la tarte pommes-cannelle que je n’ai évidemment pas pu goûter).

Bon, Sofy, on la termine cette partie ? OK, elle a gagné cette fois, mais je crois qu’elle a triché.

Nous invitons ensuite Marren et Martin à jouer : équipes franco-allemande contre franco-suisse. La partie dégénère un peu, car évidemment, vu notre niveau, le sérieux n’est pas de mise. Marren et moi finissons par gagner sur une faute bête ! Inexcusable ! Sofy a mis la boule blanche dans le panier en voulant y caser la noire. Peut-être, mais il n’y a que le résultat qui compte. Encore une fois, l’équipe Marren/Marion vainqueur par KO !

Sofy et moi, cédons ensuite nos places, au moment où Christian, le mari de Marren arrive enfin au ranch. Mais comme il est déjà 22 heures, nous ferons connaissance demain.

10 novembre 2012

Premières armes - J14

Lundi 8 Août 2011

     Le réveil a sonné à 6h30, et j’ai plus l’habitude (surtout après la chasse aux papillons). Serait-ce une mise en situation en prévision de la rentrée ? Hey non ! Pas déjà ! Dehors, le jour se lève à peine et il fait frais. Allez, direction la douche, avant de retrouver tout le monde dans le lodge pour le petit déjeuner et le briefing.

Le petit déj est copieux, mais nous ne sommes guère loquaces. En plus j’ai toujours du mal à démarrer avant le petit déj. Je suis plutôt en mode mono-syllabique, à ce moment-là de la journée, moi.

P1010177Une fois les estomacs remplis, Silke nous fait un petit briefing sur le séjour et surtout sur la monte : le but est qu’on s’amuse et qu’on prenne du plaisir, bien sûr, mais il va quand même falloir respecter certaines règles concernant les chevaux et les lieux. Par exemple, il paraît qu’il y a des serpents à sonnette, ici. Et si on voit un serpent, il faut fuir dans l’autre sens plutôt que de l’approcher pour le photographier (à l'inverse du lion des montagnes qu'il faut regarder dans les yeux et frapper de ses petits poings, si vous vous souvenez bien). Pas de problème, ça je saurai faire. Puis il faut signer la décharge d’assurance, et là, rien que de lire les lignes en petits caractères, ça refroidit pas mal, même si c’est la même chose partout pour ce type d’activité. Une fois équipées, nous avons rendez-vous à l’aire de selle, près du hangar. C’est là que Larry et Silke nous font essayer nos selles. Larry, c'est le wrangler en chef : une jolie moustache grisonnante, un accent trainant, des lunettes de soleil posées sur son chapeau, la taille et la démarche d'un vrai, comme John Wayne. Pour essayer la selle, on la pose sur un tréteau et on monte dessus. Oui, ici on adapte la selle au cavalier plus qu’au cheval. On a l’air malines, sur notre tréteau ! Puis Larry va nous faire un cours express sur comment brosser, puis seller et brider un cheval de ranch. Pas évident en anglais, hein. Et pendant qu’il fournit les explications, Bruce fait tourner le cheval sur lui-même pour nous montrer les deux côtés. Bruce, c'est l'autre wrangler du ranch. Lui, il plutôt la gueule cassée et l'accent rocailleux des seconds rôles dans les westerns. Mais il a beaucoup d'humour, parce que là, pour la démo, il fait un peu le pitre. Même que Larry, on a l'impression qu'il préfèrerait qu'il se tienne tranquille. Très prince-sans-rire, notre ami Bruce. Même si avec son accent, je ne le comprends pas toujours. Il est de l’Alabama. C’est pour çaaaaaa…

 

Photos US2011 Sofy 1259Attention, l’heure de vérité est arrivée : l’attribution des chevaux. Je me vois confier une jument pie nommée Patches - pendant 2 jours, j'ai cru qu'elle s'appelait Patsy. Il va vraiment falloir que je travaille mon oreille). Oh ! Une Katy. Et elle est pour moi ! Va falloir faire un effort pour ne pas confondre, je pense. J’attaque donc le pansage à la mode ranch : un petit coup sur le garrot et le dos, un petit coup sur le passage de sangle. On fait pas les pieds ? Non, pas nécessaire. Et au moment d’aller chercher la selle… Là, je crois que je vais avoir un problème : la n°13, la mienne donc, est sur le portant du haut. Très haut.

P1010128Je l’atteins à peine. Et quand j’essaie de la soulever… Oh My God ! Ca pèse un char d’assaut ce truc ! Charlene essaie de m’aider, mais c’est finalement Larry qui vient à mon secours, s’empare de la selle et va la poser près de mon cheval. Il vérifie le tapis, puis pose la selle sur la jument. Et ça, ça m’arrange drôlement ! Parce que la jument, elle n'est pas petite non plus. Je sangle comme dans la démo, j’attache la sous-ventrière, puis le collier de chasse (Désolée, en anglais j’ai pas tout retenu). Le sanglage aussi, c’est sport. Je sens que je vais me faire les muscles des bras, cette semaine. Mais au final, le résultat est plutôt satisfaisant. On a un joli cheval de cow-boy.

P1010129Sofy, elle, s’est vu attribuer Mouse, un gris qui portera une bride Hackamore, c’est à dire sans mors dans la bouche. Je n’irai pas jusqu’à dire que ça l’inquiète un peu, mais presque. Moi je vois pas pourquoi elle s'en fait, vu que le cheval, il a l'air de roupiller dur.

Et puis soudain, autour de nous, plus personne. Mais où sont-ils donc tous passés ? Derrière, dans la carrière : les essais ont déjà commencé. Sont en piste Helen et son mari (Richard du Montana), ainsi que Suzy, sous le regard attentif de Silke, Larry et Anne.

P1010145Déjà, Suzy, elle met la barre haut. On voit qu’elle a l’habitude. On va avoir l’air de quoi, nous ? Au bout d’un moment, Silke demande un cavalier supplémentaire, alors je m’y colle. Elle vient me donner une bride, puis je monte jusqu’à la carrière, Patches derrière moi. Alors, tout à l’heure, Anne m’a dit que Patches, elle était vraiment bien, calme, avec quand même du répondant, et que c’était vraiment un bon cheval. Et là, Silke me dit qu’en carrière, c’est moins bien : elle aime pas la carrière. OK, on va voir, alors. Ca me rassure pas trop. Ce qui me rassure encore moins, c’est est-ce que je vais comprendre les explications. Don’t stress…

P1010137La mise en selle est toujours un grand moment, mais là, j’avoue : je mets mon pied dans l’étrier, je me hisse, et là tout le monde se marre : avec ma longueur de jambe, je n’arrive même pas à enjamber la selle. OK, it's a little bit long, I think. L’essai suivant est plus concluant, mais il faut quand même bien raccourcir. Et allez raccourcir des étriers western, vous ! Si vous saviez le bazar que c’est ! J’ai Larry d’un côté, Anne de l’autre, on mesure, on ajuste, et quand ça semble OK, on remet la petite lanière pour les attacher. Et c’est parti. Pas pour longtemps, parce qu’il y en a un plus long que l’autre. A l’essai suivant, c’est mieux. Nous marchons, virons, tournons, nous arrêtons. Ca répond pas mal, cet engin. Allez, un peu de trot, et c’est parti. Moi qui ai l’habitude de la selle camargue et du trot assis (sitting), il faut que je me remette au trot enlevé (posting). Ca va à peu près. Mais toutes mes bonnes habitudes d’assiette ont un peu du mal à revenir. Je continue à évoluer dans la carrière, jusqu’à ce que Silke me dise que c’est OK, ça semble bien aller. Chouette. J’ai pas trop démérité.

P1010155Je descends donc et ramène Patches à sa barre, pour aller maintenant voir Sofy évoluer. Comme son expérience de monte est somme toute un peu loin et réduite, je la sens légèrement tendue. Mais Silke a l’air de bien l’accompagner. Après, y’a le cheval. Lui non plus n’aime pas la carrière, et il a un peu tendance à aller se mettre dans les jambes des gens au milieu. Du coup, Sofy j’ai l’impression que ça l’a un peu déçue, si ce n’est découragée. Alors j’espère que ce ne sera qu’un passage. Le temps de faire passer les derniers cavaliers, et le repas nous attend. Là, ma pauvre Sofy, elle a un peu du mal et préfère aller s’étendre un moment. Dommage, les pizzas étaient très bonnes… sans parler du fondant au chocolat...

P1010166A 14 heures, nous sommes à nouveau près du hangar pour le départ de notre première balade. Au loin, quelques nuages noirs s’accumulent, mais ça semble encore loin. Nous nous mettons en selle (un petit coup de pouce de Bruce n’étant pas de refus, en ce qui me concerne), alors que le tonnerre commence à gronder. Nous n’avons pas fait 100 mètres, que le vent se lève, manquant d’emporter nos chapeaux tout neufs. Nous n’avons pas fait 200 mètres, que la pluie arrive. Les chevaux, instinctivement, se placent dos au vent et je les comprends : on résiste bien mieux. Finalement, les wranglers décident de rentrer, attendre que ça passe. Comme dit Bruce : « Tu n’aimes pas le temps du Wyoming ? Attends 10 minutes, ça va changer. »

Larry en profite pour nous faire un petit cours théorique sur la conduite de troupeau à cheval. Je sens que le plus rigolo, ça va être le round up (mais non, pas le désherbant !) : tous les cavaliers en cercle, avec le bétail au milieu pour l’empêcher de sortir.

Photos US2011 Sofy 1277Et effectivement, 15 minutes plus tard, c’est grand ciel bleu. Le temps d’aller chercher mon coupe-vent et nous nous remettons en selle (merci Bruce), pour partir à travers la prairie que l’eau du ciel n’a même pas mouillée (juste nous, c’était plus drôle). Avec Patches, ça se passe plutôt pas mal. Et Sofy a l’air mieux, aussi. Au bout d’un moment, les wranglers nous demandent qui veut trotter, et comme tout le monde est d’accord, c’est parti pour une petite longueur. Puis vient le galop. Sofy n’étant pas très sûre, Larry reste en arrière avec elle. Moi, je pars avec le groupe. Patches a un excellent petit galop, bien régulier, plutôt confortable. C’est moi qui suis un peu tendue. D’autant que j’ai perdu un étrier, mais bon, ça va, ça je peux gérer. Par contre, c’est clair que j’ai beaucoup de mal à les tenir, ces étriers (stirrups). Du coup, une fois arrêtée, Anne me les raccourcit d’un trou. Et là, c’est l’horreur : cheville et genoux compressés, tordus, étriers ne tenant toujours pas, je vais avoir du mal à finir la balade. Finalement, le problème ne vient pas de la longueur, mais de la torsion et de la raideur de l’étrivière. Raccourcie, c’est encore pire : je n’arrive pas à l’adapter à ma jambe. Ca fait un peu concialiabuler Larry et Anne, ça, mais à priori, ils vont me trouver une solution en m’adaptant un autre type d’étrivière.

Photos US2011 Sofy 1282De retour au ranch, il va me falloir bien décontracter les chevilles avant de pouvoir descendre : c’est un coup à se faire des entorses, ça. Puis nous dessellons, bouchonnons et ramenons les chevaux dans leur pré.

Allez, une douche ne sera pas de trop. D’autant qu’il reste à peine une heure avant le repas (toujours 18h30). Sofy traînant sous la douche (hum !), je m’attable avec Helen et son mari, histoire d’améliorer mon anglais. Il y a besoin. Oui bon, OK, ça a l’air de bien se passer. Sofy, qui s’était faufilée à la table d’à côté, a dit qu’elle n’entendait que moi (menteuse). Mais bon, quand on parle de Montpellier, de Nîmes, de Languedoc en général, oui je deviens bavarde. Même que j’ai failli en louper la super mousse au chocolat de Tim.

Après le repas, un petit check sur internet pour voir les nouvelles des filles rentrées la veille, et les news en général, puis Sofy décide d’aller se perdre dans les bras de Morphée, tandis que je réponds favorablement aux demandes d’utilisation de mon PC - C'est fou ce qu'un PC peut aider à créer des liens. Et là, pour une fois, c’est moi qui rigole : des allemands qui utilisent un clavier français, c’est aussi compliqué et déroutant que des français qui utilisent un clavier anglais. Ha ! Ha ! Ha !

Tiens, une place au billard se libère. Je fais équipe avec Marren, contre Suzy et Richard le Canadien. Ca fait très longtemps que j’ai pas joué et j’ai toujours été super nulle. Mais là, allez savoir pourquoi, je gère plutôt bien (So proud !). Même qu’avec Marren – qui pour jouer la dernière boule est allée se chercher un petit chocolat de réconfort –, on a gagné. Et toc !

 Allez, demain, on se lève tôt, alors good night everybody ! (I’m so bilingual !)

 

3 novembre 2012

Vers l'inconnu et au-delà - J13

Dimanche 7 Août 2011

     Je veux pas dire, mais qu'est-ce qu'il est bruyant, ce Motel 6 ! Train qui klaxonne, voiture qui klaxonne, allées et venues. Bref, tant bien que mal, j’émerge vers 8h15.

Tout le monde dort encore dans la chambre ou fait comme si, car le réveil n’a pas encore sonné. Oh les marmottes ! Donc j’en profite pour squatter la salle de bain. Le petit déj ce matin, ça sera juste cookies (2 pôvres cookies. Même si c'est des Chips Ahoy rouges, c’est sûr, à 11 heures, j’ai la dalle).

Photos US2011 Sofy 1226Le temps de boucler les valises et nous chargeons une dernières fois la voiture. Il est 10h10, quand Mp et Lolotte nous déposent, Sofy et moi, devant le bureau des loueurs de voitures à l’aéroport de Salt Lake City. C'est ici que nos chemins se séparent. Les filles reprennent l'avion aujourd'hui, tandis que nous on poursuit l'aventure, comme dans Kho Lantha (oui, je sais, on n'y croit pas trop, là). Bon voyage les filles !

Tandis qu'elle vont profiter de leurs dernières heures à SLC pour visiter, Sofy et moi nous présentons au comptoir Alamo, où nous sommes reçues par Fred, un monsieur charmant, d’un certain âge, qui s’attache toujours à faire rire ses clients, parce qu’ils sont toujours trop sérieux. D’ailleurs, il a bien aimé le fait qu’on souriait sur nos passeports et nos permis de conduire. Malheureusement, ca va devenir des pièces de collection, ces documents. Comme nous sommes 3 heures en avance par rapport à l’horaire prévu initialement (j'avais réservé la loc à partir de 13h, mais on a décidé de prendre notre temps pour faire la route), nous allons devoir prendre une journée de location supplémentaire. Et comme nous en avons un peu assez de jouer avec le rangement des bagages dans le coffre, nous décidons dans la foulée de prendre un surclassement. Pas de soucis, Fred nous arrange ça. Il nous a trouvé une voiture toute neuve. Il est bien, ce Fred !

P1011671Nous récupérons notre voiture garée au H49 (H, c’est un signe : nous sommes poursuivies) : une belle Chevrolet Cruise couleur champagne. Avec un grand coffre, où les valises vont côte à côte. Au premier abord, elle semble bien propre. Pas de panique, dans 5 minutes ça sera le bazar à l’intérieur, comme d’habitude. Sofy se met au volant, identifie les principaux boutons, pendant que je me charge de la clim et de la carte, et nous voilà partie pour notre grande aventure. Direction Hanna, une petite ville minière du Wyoming, et le Bucking S Ranch. Fred nous a même donné un plan de Salt Lake City qui va grandement nous faciliter la tâche pour sortir de la ville comme au retour.

 

P1011662Nous quittons donc SLC par la I-80 East, sous un beau soleil. Mais au bout d’un moment, je trouve quand même bizarre que mon dossier chauffe autant alors qu’il n’est plus au soleil. Et là, je réalise : le dessin sur le bouton de la clim, c’est pas une main.

- Sofy, tu sais quoi ? Je crois qu’on a des sièges chauffants.

- Ahhhh ! C’est pour çaaaaa !

Je trafique un peu les boutons, mais y’a quand même un truc bizarre. Il va me falloir un petit moment avant d’identifier le fonctionnement des sièges chauffants et opérer un retour à une température normale. Et en attendant, j’ai le fondement qui chauffe !

P1011667Comme lors du retour de Yellowstone, nous retombons sur les travaux, mais la circulation étant plus fluide, c’est déjà moins stressant, même si nous avons droit à nos premiers bouchons. Youpi !

P1011670Le paysage est toujours le même : collines rouges, puis plaines vallonnées, rases de végétation. Ca n’a pas beaucoup changé depuis la dernière fois qu’on est passées (hier). On a branché l’ipod, et la musique passe allègrement de Big & Rich à Mauresca. Oui, nous avons décidé de faire découvrir la culture occitane à une voiture américaine. So what ?

P1011673Il est 13h30 lorsque nous nous arrêtons à Rock Springs pour déjeuner, dans un restaurant de bord de route nommé « Bayou ». La déco est sympa et on sent bien l’influence New Orleans. Par contre, on a dû arriver un peu tard, car il y a très peu de monde et la serveuse nous apporte la note en fin de repas sans demander si on veut un dessert. Décidément, c'est une manie dans cet état ! C'est parce qu'on est dimanche et qu'on ferait mieux d'âtre à léglise ? Nous quittons effectivement l’établissement les dernières, comme hier soir.

Un petit saut jusqu’à la station service pour faire le plein en eau et en cookies (Bon, y’avait que des bleus et apparemment la patronne n'a pas compris quand je lui ai parlé des rouges) et je me met au volant pour la deuxième partie du trajet, où on va papoter, papoter et encore papoter, jusqu’à la sortie de l’Interstate pour Hanna. Enfin, papoter, ça c’était avant que je ne manque de mourir étouffée par un cookie. Ou noyée, au choix, quand Sofy m’a tendu la bouteille d’eau puis sorti une sale blague qui m’a fait marrer au point que je me demandais s’il valait mieux cracher mon eau ou tenter de déglutir. Oui, j’ai tendance à croire qu’elle a voulu me tuer !

 

P1011677Marquita, ma correspondante au ranch m’avait prévenue par mail : Hanna est une toute petite ville minière, et il y a encore 35 miles à faire après la ville pour atteindre le ranch. Petite, le mot est faible. Ce à quoi je rajouterai désolée, déserte, désertique, paumée, etc... Vu le coin, on préfèrerait faire de l’essence avant d’attaquer la petite route. Marquita a dit qu’il y avait un poste, mais je ne l’ai pas vu. Nous revenons donc sur nos pas. Effectivement, il y a bien un poste d’essence : 2 pompes perdues au milieu de nulle part, et un automate. Nouveau fou-rire devant ce vestige de civilation planté in the middle of nowhere, comme un témoin de temps révolus, longtemps, très longtemps après la guerre nucléaire. Alors, comment ça marche ? Déjà, il faut mettre la carte bleue dans le bon sens... Finalement, de fil en aiguille, nous arrivons à faire marcher la pompe et pouvons repartir par la Country Road n° 291. On vous l'avait bien dit, que ce serait l'aventure.

 

D’abord, nous allons passer devant une vieille mine abandonnée, puis la route deviendra de gravier.

Oui, voilà la mine. Et voilà la route. Hé bé ! On nous avait pas menti. Vitesse maximum : 35 mph, avec quelques pointes à 40, mais ça descend plus fréquemment vers 25. Et puis on soulève un de ces nuage de poussière ! Elle va être belle notre voiture neuve. Le gros stress, c'est de ne pas rouler trop vite pour pas trop prendre de pets de graviers sur la carrosserie.

P1011697Enfin les premiers ranchs. Juste là où tout à coup apparaissent quelques bosquets d'arbres au milieu de la prairie. Mais la route continue, encore, et encore. A chaque fois qu’on atteint une côte, on se dit que ça va être là. Ben non, il y a encore la route. De temps en temps, on croise un pick-up qui roule à vive allure et nous fait avaler sa poussière. Aux collines arides succèdent des vallées plus vertes, avec quelques arbres. C’est beau. Mais toujours pas notre ranch à l’horizon.

Là, une question me taraude : dans quoi ai-je embarqué Sofy ? On est sûr qu'il existe vraiment, ce ranch, au moins ?

Tiens, devant nous, de la vie : deux chevaux marchent tranquillement le long de la route, comme s’ils discutaient, s’en allant probablement voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Nous les dépassons, ils nous regardent et se remettent au milieu de la route. Cette route, elle paraît interminable. Heureusement qu’on a pris de l’essence !

 

P1011703Et puis soudain, voilà les toits rouges attendus. Il y a bien une pancarte à l’entrée. C’est là. Et au premier abord, ça à l’air sympa. Une dame vient à notre rencontre. Nous nous présentons. Elle nous dit de but en blanc en désignant une maison de rondins à l'ancienne mode :

- Voilà vous serez là. Il y a deux chambres et une salle d’eau commune, mais il n’y a personne d’autre avec vous, donc vous faites comme vous voulez.

P1011725Comme nous ne sommes pas bien sûres d’avoir compris, nous lui faisons répéter, mais c’est bien ça : nous logerons dans la maison d’origine du ranch (le homestead). Nous rapprochons la voiture, sortons les bagages, et là, Sofy va voir, revient :

- P… ! Marion ! C’est plus grand que toutes les chambres qu’on a eues jusqu’à présent ! C’est un palace. J’y crois pas !

Et effectivement, on a du mal à en croire nos yeux : Une salle de vie immense, une cuisine, deux chambres, une salle d’eau… Avec une vue imprenable sur la prairie ! Extraordinaire ! Finalement, il n'était pas si mauvais, mon plan.

- Bon, on va peut-être pas se servir de tout. C’est pas nécessaire.

P1011704Non, parce que si on commence à s’étaler, on n’a pas fini. Nous choisissons donc de nous installer dans la grande chambre avec les deux grands lits et la grande cheminée - rappelez-vous : tout est grand, aux Etats-Unis. Puis nous rejoignons les autres hôtes, car le dîner est à 18h30.

Nous faisons connaissance avec Tim, le cuisinier en chemise hawaïenne, et Anne, une allemande qui vient travailler au ranche la saison d'été depuis quelques années déjà. Sur la terrasse, nous rencontrons également Suzy et Marren, deux autres allemandes. Nous rejoignent ensuite Richard et sa femme Charlene. Richard, j’ai un peu du mal à le comprendre à cause de son accent, puis soudain il se met à parler français… avec un accent canadien à couper au couteau ! Apparemment, le français n’est pas sa langue de prédilection, donc c’est pas un vrai québécois, même s’il me semble comprendre qu’il y a vécu. Entre-temps, Sofy s’est fait des nouveaux copains : tous les chiens de la maison, dont je n’ai pas encore retenu les noms. Mais ils ramènent très bien le bâton.

 

Pour appeler au repas, Tim va sonner le triangle sur la terrasse (Comme Rachel dans le Poney Express). A l’intérieur, nous rencontrons également Helen et son mari, qui sont du Montana, ainsi que Silke et Bruce, nos hôtes. Pour le repas, on prend une assiette et on se sert de ce qu’on veut, comme on veut. Et, Ô miracle, c’est plein de légumes ! Carottes, endives, pois gourmands, chou-fleurs, et du ragoût de bœuf fondant et délicieux. Quelques crudités pour accompagner le tout : T’es sûre qu’on est aux US ? En tout cas, la formule nous convient bien ! Nous nous attablons avec Marren, Suzy, Richard et Charlene et essayons tant bien que mal de discuter. Pas toujours évident, de trouver les mots (surtout quand c’est l’espagnol qui me vient naturellement ! Comme par hasard). Vers la fin du repas, Silke vient nous expliquer comment ça va se passer, et nous demander quels sont nos niveaux en équitation. Demain, elle nous fera essayer quelques chevaux en carrière, et nous attribuera nos montures pour la semaine. Le programme semble bien pour un début. Ca devrait bien se passer...

Et là, Tim arrive avec le dessert : un crumble fruits-rouges avec de la glace vanille. Bon sang, un bvrai déclice ! Je sens que je vais me plaire, ici.

Après le repas, nous nous retrouvons dans le salon pour passer un moment (et profiter du wi-fi accessible uniquement du lodge, pour envoyer un mail plein de bave à Mp et Lolotte (si si, tout ce qu’on vous a dit est vrai !). Il y a même un billard, un horse-opoly et un phase 10 ! C’est aussi l’occasion de discuter un peu avec nos compagnons de la semaine. Helen, par exemple, a vécu un peu en France, quand elle travaillait pour une boîte de consulting. Elle connaît Paris et quelques autres coins.

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Bon, c’est pas tout ça, mais demain, le petit déj est à 7h30. Alors avec Sofy, on va rejoindre notre palace. Bonne nuit à tous.

En tout cas ici, si c’est pas un Hou là là Point, c’est bien un Hou là là Site !

 

PS :trois quart d’heure après avoir éteint, j’entends Sofy m’annoncer qu’elle va rallumer. A cause d’un papillon qui lui tourne autour depuis un moment et dont elle voudrait bien se débarrasser.

Rectification : ce n’est pas UN papillon de nuit, mais une bonne dizaine qui virevoltent autour de sa lampe. Nous voilà donc parties à la chasse aux papillons, armées de nos gobelets. Mon record : quatre capturés dans la même charrette. La phase délicate de l'opération est ensuite de les mettre dehors par la porte sans qu’ils reviennent ou que d’autres entrent. Après vingt bonnes minutes et un mémorable fou-rire, nous voilà enfin prêtes à retourner nous coucher. Ici, la nuit est très noire et le silence total. Voilà qui nous change du dernier motel !

1 novembre 2012

Le meilleur pour la fin - J12

Samedi 6 Août 2011

P1011562     Aujourd’hui, c’est grasse mat’ : 8 heures. Avec un léger dégât des eaux dans la salle de bain : j’avais mal positionné le rideau de la douche. Du coup, il a fallu éponger. A 9 heures 30, la voiture est chargée, le check-out fait, et nous nous mettons en quête de la poste une dernière fois (ne serait-ce pas le running gag de ce voyage?)... Pour finir par tomber sur un défilé de voitures anciennes (Carole, j’ai plein de photos rien que pour toi !!!!)

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Lolotte est au volant. Elle est décidée. Elle aime conduire. Ca va être une journée top. Nous prenons la route du sud qui passe par le Parc de Yellowstone, pour près de 500 km qui vont nous ramener à Salt Lake City. Mais comme ce serait trop bête de quitter un si bel endroit sans une dernière petite visite (Non, on l'a pas encore fait.

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P1011602Si, je suis sûre que c'est à ne pas râter ! Allez, on a un peu de temps, quand même, non?), nous faisons halte au Midway Basin, qui abrite l’une des plus importantes piscines thermiques du monde (de toute façon aux US c’est toujours le plus quelque chose du monde. On peut pas se tromper). Dernier bain de vapeur, derniers éblouissements devant Opal Pool, Turquoise Pool, Excelsior Geyser, et le clou du spectacle : Grand Prismatic Spring. Dommage que nous n'ayons pas le temps de faire le grand tour pour voir dans toute sa splendeur ce bassin de 37 mètres de profondeur, contenant une eau chargée en souffre et en oxyde de fer chauffée à 70°C, et qui révèle des couleurs extraordinaires.

P1011635De Yellowstone, nous passons dans Grand Teton National Park, avec vue imprenable sur la Snake River et les trois Tetons. Le nom de ces trois pics vient de trappeurs français, qui découvrant ces montagnes, les nommèrent ainsi car elles leur faisaient penser à des seins de femmes. Y’a vraiment longtemps qu’ils ne s’étaient rien mis sous la dent, ceux-là. En tout cas, le paysage nous surprend une fois de plus.

La halte de midi a lieu à Colter Bay. Ca faisait un moment qu’on tournait autour de Jack Colter, notre chasseur de prime presque préféré, et bien là ça y est, c’est son heure de gloire. D’accord, ce n’est pas le même. John Colter, celui qui a donné son nom à l’endroit, faisait partie de l’expédition Lewis et Clark et fut le premier à rentrer dans Yellowstone.

IMG_6277Les bâtiments se fondent sous les arbres, ce qui fait qu’au premier abord, on voit surtout le parking. Il nous faut faire deux tours pour trouver le restaurant indiqué sur les panneaux. Quand même, construire un restaurant là où deux minutes avant il y avait des tas de panneaux mettant en garde contre les ours et le fait qu’ils sont attirés par la nourriture, bravo ! Le petit restau est ma foi correct, mais ne laissera pas un souvenir impérissable. Donc, nous repartons non sans avoir fait le plein de cookies (Les Ahoy rouges peuvent sans hésitrer être qualifiés de "découverte du US Tour 2011" !).

Ah tiens, ici, on est écolo et on ne vend pas de bouteilles d’eau. Par contre, on peut remplirles nôtres à l’eau de source du robinet, là où il y a une photo avec un élan qui boit et qui attire bien l’œil. C’est aussi ça l’écologie.

P1011651

IMG_0430Nous quittons définitivement les grands parcs par la ville de Jackson, où Mp achèterait bien également une maison pour les vacances, mais rien qu'à cause des pistes de ski ... Quoique, ils ont quand même des goûts particuliers en matière de déco, ici...

Puis nous retrouvons progressivement les collines et la prairie de Wyoming qui va encore nous accompagner un bon moment. La route est ponctuée de ranchs et de maisons isolées, de patelins un peu paumés.

IMG_0436C’est d’ailleurs dans l’un d’eux que je fais une halte après avoir repris le volant, pour une pause technique.

IMG_6287Diamondville, comme toutes les petites villes qu’on a traversées, c’est pas très animé à première vue - parfois, on a l’impression de traverser des villes fantômes.

Heureusement les toilettes, malgré leur look très cabane de chantier, sont praticables. C’est tout ce qui compte pour l’instant... même si le séchoir à mains fait un bruit d’avion qui décolle. C'est à se demander ce qui se passe dans cette barraque. Four-rire assuré.

Ah si, tiens, il y a des gens ici : un monsieur qui promène son chien. Je voulais aller voir le monument aperçu dans sa direction, quand je découvre que c’est un pittbull, qu’il promène. Sans muselière. N'étant ni téméraires, ni amies idéfectibles des bêtes en tout genre, Mp et moi effectuons un repli stratégique vers la voiture, malgré Sofy, persuadée que si ça se trouve, il est très gentil (le chien). Le monsieur nous voit passer et nous lance un « hello » auquel nous répondons timidement, tout en passant notre chemin. C'est vraiment pas sociable, une fille française en voyage.

La route va être un brin monotone, jusqu’à SLC, même si nous apercevons quelques bisons au loin et des antilopes américaines. Mais forcément, ça ne nous fait plus le même effet. Nous ce qu'on voulait, c'était voir un ours.

IMG_6299Puis le traffic se fait de plus en plus chargé. On voit qu’on approche de la ville. Entre la route défoncée par les travaux, les voitures et le soleil couchant bien en face, il faut une sacrée dose de concentration.

Finalement, nous rejoignons sans encombres le Motel 6 de l’aéroport… où la piscine is « closed for winter » ! Attendez... on n'est pas en août, là ? Aurais-je fait une erreur dans mes calculs ? La chambre est toute petite. La plus petite qu’on ait eue jusqu’ici. La cuisine d’hier y tiendrait probablement en entier. Normal : c'est une chambre handicapés, alors la salle de bain est super grande, elle. Comme c'est le dernier jour, on fera bien avec.

A peines installées, mais nous demandant toujours comment nous allons pouvoir déployer nos quatre valises dasn aussi peu d'espace, on frappe à la porte. C’est Circé, la copine américaine rencontrée il y a 6 ans.

Ca a commencé sur Facebook avec Mp au début du voyage :

- Hey girls where are you ? Maybe we can meet. (Salut les filles. Où êtes-vous ? On pourra peut-être se voir.)

- But you know, we’re in Utah, not in LA. (C'est qu'on est dans l'Utah, pas à Los Angeles.)

- Hey! I’m in Utah too ! (Alors ça ! Je suis dans l'Utah aussi !)

(Librement adapté de la conversation d'origine). Donc Circé, par un hasard étonnant, était en visite dans l'Utah. Le monde est vraiment tout petit.

Il est 21 heures passées et on irait bien manger un morceau. Le problème, c’est que chez les mormons, tout est fermé le samedi soir. Circé discute un moment avec le gérant de l’hôtel, mais ça n’a pas l’air très fructueux. Finalement, elle nous embarque dans sa voiture, avec pour mission de crier si nous voyons quelque chose d’intéressant.

IMG_6301Au bout d’un moment, nous tombons sur un restaurant mexicain qui a l’air ouvert. Le panneau indique jusqu’à 22 heures, mais ils acceptent de nous servir. Les quesadillas sont délicieuses, mais trop copieuses, comme d’habitude. Sur la fin, la serveuse nous amène la note sans avoir demandé si nous voulions un dessert. Ca sent la sortie, ça. Effectivement, nous sommes les dernières dans le restaurant et ils n’attendent plus que nous pour fermer. Circé nous raccompagne donc à l’hôtel. La rencontre fut bien brève, mais ça m’a fait plaisir de la revoir.

Il ne reste plus qu’à organiser nos valises pour la nuit. Sofy a finalement décidé de squatter la salle de bain avec la sienne. Ce serait quand même dommage de perdre toute cette place. Et tandis que je récupère les photos pour pouvoir un faire un DVD pour chacune, le rideau tombe sur notre dernière journée ensemble. Demain, Sofy et moi repartirons pour le Wyoming tandis que Mp et Lolotte s'envoleront pour Paris. Allez, pas de nostalgie. C'était encore un super voyage.

 

La pensée existentielle du jour : Comment font les pêcheurs pour ne pas se faire piquer par les moustiques ?

 

Le film à revoir :

- Le secret de Brokeback Mountain ? (Ben si, à cause des montagnes)

- Et au milieu coule une rivière

- A la rigueur, le clip de Christophe Maé "Un peu de blues", mais sans le son.

 

27 octobre 2012

Fumées et bouillonnements (rumeurs et chuchotements) - J11

Vendredi 5 Août 2011

     Oui, vraiment, ça devient de plus en plus dur de se lever. A l’heure dite, Mp est entrée dans la chambre en murmurant qu’elle allait ouvrir les volets pour réveiller les marmottes (comprendre Sofy et moi), mais je ne dormais que d’un œil :

- Si tu fais ça, je te tue…

D’accord, je reconnais, un peu violent. Mais efficace. (Quoi? J'ai vraiment dit ça? Faut-il que je commence à m'inquiéter?)

P1011273Après avoir fait quelques courses pour midi et un arrêt infructueux à la laverie (Non, on est trop occupés. On ne pourra pas vous rendre votre linge avant lundi. OK, je vais me débrouiller autrement, alors), nous reprenons la route de Yellowstone et faisons une première halte au panneau d’entrée pour la traditionnelle photo, en essayant de ne pas nous faire doubler par les japonais (si si, juste derrière le panneau! Chuuuut!).

Aujourd’hui, nous avons décidé de faire la partie nord du parc, dont deux des plus importants sites : Norris et Mammoth Hot Springs. En plus, il fait un temps magnifique : ciel bleu, pas de nuages, nouvelle perspective.

P1011274En entrant dans le parc, nous longeons la Madison River, avec peu d'espoir quant à y trouver un pont et Clint en dessous, quand bientôt nous sommes prises dans les embouteillages (oui, ça existe AUSSI à Yellowstone. Mais que fait la SNCF???). Que se passe-t-il ? Une bête ? Effectivement, un bison marche tranquillement le long de la route et les gens s’arrêtent pour regarder. Et le ranger claironne dans son micro qu’il ne faut pas s’arrêter sur le bord de la route, qu’il y a un parking un peu plus loin. C’est vrai quoi ! Sinon, ça ressemble au périph aux heures de pointe. Nous, de toute façon, on s’en fiche un peu. Des bisons, on en a déjà vu plein. Maintenant, on voudrait bien voir un ours. (Qui a dit « Non aux ours ! » ?).

En attendant que Monsieur le plantigrade veuille bien se montrer, nous nous arrêtons au point de vue de Gibbons Fall, puis sur des petits sites

P1011289tout fumants et bouillonnants comme Beryl Spring (là, où l’eau descendant des sources chaudes, sensée s’écouler dans la rivière, disparaît soudain, probablement dans un trou vers un monde parallèle, un peu comme la pile de Sofy et le M&M’S tombés hier dans la voiture et que nous n’avons jamais retrouvés),

P1011311

P1011310puis à Artists Paintpots où la boue blanche qui éclate en grosses bulles à la surface des marres fait réellement penser à la peinture que j’ai utilisée pour repeindre le séjour. C’est encore une fois très très beau, mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Après avoir un peu patienté pour trouver une place, nous chaussons nos gros godillots pour aller faire le tour de Norris Geyser Basin.

IMG_5852On est ici en bordure de la caldera du super-volcan de Yellowstone. Le premier panorama sur Porcelain Basin est à couper le souffle : à nos pieds, une large étendue blanchâtre d’où émergent quelques cadavres d’arbres, et deci delà, des couleurs éclatantes au fil des piscines thermales et des écoulements : du bleu turquoise, du vert, du jaune, de l’orange, du brun. Tout ceci grâce à de petites choses de rien du tout : des bactéries thermophiles qui se développent dans ces températures mortelles pour nous (trempez-y un doigt et annoncez la cuisson), transforment des éléments, et notamment le souffre, pour créer de l’acide sulfurique qui abaisse le PH de certains bassins jusqu’à 3 (PH du vinaigre), et permettent à des algues acidophiles et à de nouvelles bactéries de se développer - Fin du cours de bio.

IMG_0067Ce qui est étonnant, c’est d’apprendre l’histoire de certains geysers, dont la configuration et l’activité changent en fonction des événements géologiques. Par exemple, la Congress Pool peut être totalement vide, ou déborder, ou comme aujourd’hui, être à peine remplie. Parfois, au fil du temps, un geyser actif peut se transformer en source bouillonnante ou en simple piscine.

Le spectacle est époustouflant : ça souffle de la vapeur avec un bruit de forge, ça glougloute de tous les côtés (il faut rester attentif, il peut toujours se passer quelque chose sous nos pieds, même là où il semble ne rien y avoir), ça bouillonne, ça gicle.

P1011372On se croirait dans l’antre du Diable. D’ailleurs, voilà la « bouche du dragon », une sorte de caverne d’où sortent des vapeurs fortement chargées en souffre (excellent pour la peau et les bronches, paraît-il). Le plus étonnant, est de sentir en même temps, sur le même bras, la chaleur humide des vapeurs et la brise fraîche. Un vrai Hamman.

D'autres sites ont des allures lunaires, tellement le paysage est désolé et magnifique.

 

C'est neau. A tel point qu’on en oublierait presque de manger…

IMG_5932

Non, faut pas déconner quand même. Ca, ça risque pas d’arriver.

Seulement, alors qu’on venait de trouver pile poil la table qu’il nous fallait (juste à côté des rangers), la pluie se met soudain à tomber, accompagnée de quelques coups de tonnerre. Finalement, on va récupérer la glacière dans le coffre et ce sera pique-nique dans la voiture. Et effectivement, le temps que nous déjeunions, l’orage est passé et le ciel s’éclaircit à nouveau. Et les moustiques attaquent !

 

Arrivée à Mammoth Hot Springs (où on ne peut pas dire que le village soit d'une élégance rare), nous fonçons en premier lieu à la poste, histoire de ne pas nous faire prendre de cours par les horaires, comme les jours précédents.

- Bonjour, je voudrais 56 timbres pour la France.

- 56 ???

- Oui, 56.

Elle a fait une drôle de tête, la postière. H, tu l’emporteras pas au paradis.

 

IMG_0185Nous reprenons notre visite, sur les terrasses de Mammoth Hot Springs : l’écoulement des sources et les bactéries thermophiles sus-citées se sont ligués ici pour créer un ensemble de plateaux faits de concrétions minérales étonnantes, où le blanc et le gris le disputent à nouveau à des couleurs plus flashy.

Le paysage est parfois lunaire, avec ses arbres brûles par les acides qui se dressent encore au milieu d'étendues qu'on dirait faites de neige ou de cendres. Et pourtant, les animaux s'y aventurent tout de même.

P1011444Ici, c’est comme ça : on a toujours l’impression d’avoir vu le plus beau, et puis le site suivant se découvre alors.

IMG_5980En plus, mis à part une toute petite ondée passagère, le soleil s’est mis de la partie et fait resplendir les couleurs. De toute façon, même les nuages noirs donnent une allure phénoménale au site, en accentuant les contrastes. Un régal pour les photographes qui traquent le moindre changement de ton.

P1011481

Après les différentes terrasses aux noms mythiques, Jupiter, Minerve, Cléopâtre, nous voici devant Liberty Cap, une sorte étrange de stalagmite qui est en fait une ancienne source dont les concrétions se sont accumulées avec les siècles.

 Etant donné que nous avons fait le tour de l’essentiel, nous pouvons maintenant nous accorder une petite pause shopping à Mammoth Hot Springs, histoire de trouver les derniers souvenirs à rapporter, et surtout LA glace. Evidemment, je suis encore la dernière dans le boutique. Mais c’est pas ma faute : c’est la caissière qui a entamé la conversation :

- Are you from France?

- Euh… Yes… (Mais comment elle le sait???) It is about my accent ?

Il paraît qu’elle a un don pour les accents. Mais entre nous, me concernant, ça n’a pas du être très dur.

Le temps de lui expliquer que ce que je porte autour du cou, c’est la croix de Camargue, et pour elle de me dire qu’elle est du Missouri mais qu’elle vient travailler ici l’été car elle adore l’endroit, que c’est le 3ème été et qu’elle reviendra aussi l’an prochain, et je suis enfin dehors !

P1011505

Nous pouvons repartir à la découverte de la partie nord du Parc : l’arbre pétrifié il y a 50 millions d’années dans une coulée de lave de Tower Roosevelt,

P1011549les hauteurs et le mont Washburn, les magnifiques chutes d’eau sur le Yellowstone, près de Canyon Village - qui valent presque Iguazu et Petrohue -, et le canyon de la Yellowstone river, qui permet de comprendre pourquoi la rivière porte ce nom. On a également une vue magnifique sur les limites de la Caldera.

P1011516

Et oui, Yellowstone est un super volcan dont le sommet s’est écroulé sur lui-même il y a plusieurs millions d’années. Le jour où ça pètera à nouveau, mieux vaudra ne pas être dans les parages.

Tiens, ça me rappelle un film, ça. La fin du monde c'est prévu pour quand, déjà ?

 

Nous rentrons tout doucement avec la nuit tombante vers West Yellowstone, sans avoir vu un animal de plus, à part un élan aperçu en train de boire au bord de la rivière. Mais il y avait déjà trop de monde arrêté sur le bas-côté. Bref, on n’a toujours pas vu d’ours. C’est qu’il se cache, l’animal. Personne lui a dit que c’était bon, Carole ne faisait pas partie du voyage ?

Arrivées à l’hôtel, nous nous demandons comme tous les soirs où manger. Après un petit tour à pieds dans West Yellowstone, Lolotte et Mp décident d’aller se faire un drive in au MacDo. Moi, le MacDo, j’en ai jamais raffolé, et là, je peux vraiment pas. Je crois que je vais finir la pizza d’hier qui est au frigo. Et les babibels. C'est bien, ça, les babibels. Et puis je vais en profiter aussi pour faire un peu de lessive, parce que là, ça devient critique. Les services de laverie, c’est comme les gendarmes : jamais là quand on a besoin d’eux !

 

La pensée existentielle du jour : Et quand il pleut, les rangers ils mangent quand même dehors ?

(Bon d'accord, ça n'a rien de très philosophique. On sent que c'est la fin du voyage)

 

Le film à revoir : 2012

 

 

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De Salt Lake City à Hanna, WY, on the road again...
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