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De Salt Lake City à Hanna, WY, on the road again...
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3 novembre 2012

Vers l'inconnu et au-delà - J13

Dimanche 7 Août 2011

     Je veux pas dire, mais qu'est-ce qu'il est bruyant, ce Motel 6 ! Train qui klaxonne, voiture qui klaxonne, allées et venues. Bref, tant bien que mal, j’émerge vers 8h15.

Tout le monde dort encore dans la chambre ou fait comme si, car le réveil n’a pas encore sonné. Oh les marmottes ! Donc j’en profite pour squatter la salle de bain. Le petit déj ce matin, ça sera juste cookies (2 pôvres cookies. Même si c'est des Chips Ahoy rouges, c’est sûr, à 11 heures, j’ai la dalle).

Photos US2011 Sofy 1226Le temps de boucler les valises et nous chargeons une dernières fois la voiture. Il est 10h10, quand Mp et Lolotte nous déposent, Sofy et moi, devant le bureau des loueurs de voitures à l’aéroport de Salt Lake City. C'est ici que nos chemins se séparent. Les filles reprennent l'avion aujourd'hui, tandis que nous on poursuit l'aventure, comme dans Kho Lantha (oui, je sais, on n'y croit pas trop, là). Bon voyage les filles !

Tandis qu'elle vont profiter de leurs dernières heures à SLC pour visiter, Sofy et moi nous présentons au comptoir Alamo, où nous sommes reçues par Fred, un monsieur charmant, d’un certain âge, qui s’attache toujours à faire rire ses clients, parce qu’ils sont toujours trop sérieux. D’ailleurs, il a bien aimé le fait qu’on souriait sur nos passeports et nos permis de conduire. Malheureusement, ca va devenir des pièces de collection, ces documents. Comme nous sommes 3 heures en avance par rapport à l’horaire prévu initialement (j'avais réservé la loc à partir de 13h, mais on a décidé de prendre notre temps pour faire la route), nous allons devoir prendre une journée de location supplémentaire. Et comme nous en avons un peu assez de jouer avec le rangement des bagages dans le coffre, nous décidons dans la foulée de prendre un surclassement. Pas de soucis, Fred nous arrange ça. Il nous a trouvé une voiture toute neuve. Il est bien, ce Fred !

P1011671Nous récupérons notre voiture garée au H49 (H, c’est un signe : nous sommes poursuivies) : une belle Chevrolet Cruise couleur champagne. Avec un grand coffre, où les valises vont côte à côte. Au premier abord, elle semble bien propre. Pas de panique, dans 5 minutes ça sera le bazar à l’intérieur, comme d’habitude. Sofy se met au volant, identifie les principaux boutons, pendant que je me charge de la clim et de la carte, et nous voilà partie pour notre grande aventure. Direction Hanna, une petite ville minière du Wyoming, et le Bucking S Ranch. Fred nous a même donné un plan de Salt Lake City qui va grandement nous faciliter la tâche pour sortir de la ville comme au retour.

 

P1011662Nous quittons donc SLC par la I-80 East, sous un beau soleil. Mais au bout d’un moment, je trouve quand même bizarre que mon dossier chauffe autant alors qu’il n’est plus au soleil. Et là, je réalise : le dessin sur le bouton de la clim, c’est pas une main.

- Sofy, tu sais quoi ? Je crois qu’on a des sièges chauffants.

- Ahhhh ! C’est pour çaaaaa !

Je trafique un peu les boutons, mais y’a quand même un truc bizarre. Il va me falloir un petit moment avant d’identifier le fonctionnement des sièges chauffants et opérer un retour à une température normale. Et en attendant, j’ai le fondement qui chauffe !

P1011667Comme lors du retour de Yellowstone, nous retombons sur les travaux, mais la circulation étant plus fluide, c’est déjà moins stressant, même si nous avons droit à nos premiers bouchons. Youpi !

P1011670Le paysage est toujours le même : collines rouges, puis plaines vallonnées, rases de végétation. Ca n’a pas beaucoup changé depuis la dernière fois qu’on est passées (hier). On a branché l’ipod, et la musique passe allègrement de Big & Rich à Mauresca. Oui, nous avons décidé de faire découvrir la culture occitane à une voiture américaine. So what ?

P1011673Il est 13h30 lorsque nous nous arrêtons à Rock Springs pour déjeuner, dans un restaurant de bord de route nommé « Bayou ». La déco est sympa et on sent bien l’influence New Orleans. Par contre, on a dû arriver un peu tard, car il y a très peu de monde et la serveuse nous apporte la note en fin de repas sans demander si on veut un dessert. Décidément, c'est une manie dans cet état ! C'est parce qu'on est dimanche et qu'on ferait mieux d'âtre à léglise ? Nous quittons effectivement l’établissement les dernières, comme hier soir.

Un petit saut jusqu’à la station service pour faire le plein en eau et en cookies (Bon, y’avait que des bleus et apparemment la patronne n'a pas compris quand je lui ai parlé des rouges) et je me met au volant pour la deuxième partie du trajet, où on va papoter, papoter et encore papoter, jusqu’à la sortie de l’Interstate pour Hanna. Enfin, papoter, ça c’était avant que je ne manque de mourir étouffée par un cookie. Ou noyée, au choix, quand Sofy m’a tendu la bouteille d’eau puis sorti une sale blague qui m’a fait marrer au point que je me demandais s’il valait mieux cracher mon eau ou tenter de déglutir. Oui, j’ai tendance à croire qu’elle a voulu me tuer !

 

P1011677Marquita, ma correspondante au ranch m’avait prévenue par mail : Hanna est une toute petite ville minière, et il y a encore 35 miles à faire après la ville pour atteindre le ranch. Petite, le mot est faible. Ce à quoi je rajouterai désolée, déserte, désertique, paumée, etc... Vu le coin, on préfèrerait faire de l’essence avant d’attaquer la petite route. Marquita a dit qu’il y avait un poste, mais je ne l’ai pas vu. Nous revenons donc sur nos pas. Effectivement, il y a bien un poste d’essence : 2 pompes perdues au milieu de nulle part, et un automate. Nouveau fou-rire devant ce vestige de civilation planté in the middle of nowhere, comme un témoin de temps révolus, longtemps, très longtemps après la guerre nucléaire. Alors, comment ça marche ? Déjà, il faut mettre la carte bleue dans le bon sens... Finalement, de fil en aiguille, nous arrivons à faire marcher la pompe et pouvons repartir par la Country Road n° 291. On vous l'avait bien dit, que ce serait l'aventure.

 

D’abord, nous allons passer devant une vieille mine abandonnée, puis la route deviendra de gravier.

Oui, voilà la mine. Et voilà la route. Hé bé ! On nous avait pas menti. Vitesse maximum : 35 mph, avec quelques pointes à 40, mais ça descend plus fréquemment vers 25. Et puis on soulève un de ces nuage de poussière ! Elle va être belle notre voiture neuve. Le gros stress, c'est de ne pas rouler trop vite pour pas trop prendre de pets de graviers sur la carrosserie.

P1011697Enfin les premiers ranchs. Juste là où tout à coup apparaissent quelques bosquets d'arbres au milieu de la prairie. Mais la route continue, encore, et encore. A chaque fois qu’on atteint une côte, on se dit que ça va être là. Ben non, il y a encore la route. De temps en temps, on croise un pick-up qui roule à vive allure et nous fait avaler sa poussière. Aux collines arides succèdent des vallées plus vertes, avec quelques arbres. C’est beau. Mais toujours pas notre ranch à l’horizon.

Là, une question me taraude : dans quoi ai-je embarqué Sofy ? On est sûr qu'il existe vraiment, ce ranch, au moins ?

Tiens, devant nous, de la vie : deux chevaux marchent tranquillement le long de la route, comme s’ils discutaient, s’en allant probablement voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Nous les dépassons, ils nous regardent et se remettent au milieu de la route. Cette route, elle paraît interminable. Heureusement qu’on a pris de l’essence !

 

P1011703Et puis soudain, voilà les toits rouges attendus. Il y a bien une pancarte à l’entrée. C’est là. Et au premier abord, ça à l’air sympa. Une dame vient à notre rencontre. Nous nous présentons. Elle nous dit de but en blanc en désignant une maison de rondins à l'ancienne mode :

- Voilà vous serez là. Il y a deux chambres et une salle d’eau commune, mais il n’y a personne d’autre avec vous, donc vous faites comme vous voulez.

P1011725Comme nous ne sommes pas bien sûres d’avoir compris, nous lui faisons répéter, mais c’est bien ça : nous logerons dans la maison d’origine du ranch (le homestead). Nous rapprochons la voiture, sortons les bagages, et là, Sofy va voir, revient :

- P… ! Marion ! C’est plus grand que toutes les chambres qu’on a eues jusqu’à présent ! C’est un palace. J’y crois pas !

Et effectivement, on a du mal à en croire nos yeux : Une salle de vie immense, une cuisine, deux chambres, une salle d’eau… Avec une vue imprenable sur la prairie ! Extraordinaire ! Finalement, il n'était pas si mauvais, mon plan.

- Bon, on va peut-être pas se servir de tout. C’est pas nécessaire.

P1011704Non, parce que si on commence à s’étaler, on n’a pas fini. Nous choisissons donc de nous installer dans la grande chambre avec les deux grands lits et la grande cheminée - rappelez-vous : tout est grand, aux Etats-Unis. Puis nous rejoignons les autres hôtes, car le dîner est à 18h30.

Nous faisons connaissance avec Tim, le cuisinier en chemise hawaïenne, et Anne, une allemande qui vient travailler au ranche la saison d'été depuis quelques années déjà. Sur la terrasse, nous rencontrons également Suzy et Marren, deux autres allemandes. Nous rejoignent ensuite Richard et sa femme Charlene. Richard, j’ai un peu du mal à le comprendre à cause de son accent, puis soudain il se met à parler français… avec un accent canadien à couper au couteau ! Apparemment, le français n’est pas sa langue de prédilection, donc c’est pas un vrai québécois, même s’il me semble comprendre qu’il y a vécu. Entre-temps, Sofy s’est fait des nouveaux copains : tous les chiens de la maison, dont je n’ai pas encore retenu les noms. Mais ils ramènent très bien le bâton.

 

Pour appeler au repas, Tim va sonner le triangle sur la terrasse (Comme Rachel dans le Poney Express). A l’intérieur, nous rencontrons également Helen et son mari, qui sont du Montana, ainsi que Silke et Bruce, nos hôtes. Pour le repas, on prend une assiette et on se sert de ce qu’on veut, comme on veut. Et, Ô miracle, c’est plein de légumes ! Carottes, endives, pois gourmands, chou-fleurs, et du ragoût de bœuf fondant et délicieux. Quelques crudités pour accompagner le tout : T’es sûre qu’on est aux US ? En tout cas, la formule nous convient bien ! Nous nous attablons avec Marren, Suzy, Richard et Charlene et essayons tant bien que mal de discuter. Pas toujours évident, de trouver les mots (surtout quand c’est l’espagnol qui me vient naturellement ! Comme par hasard). Vers la fin du repas, Silke vient nous expliquer comment ça va se passer, et nous demander quels sont nos niveaux en équitation. Demain, elle nous fera essayer quelques chevaux en carrière, et nous attribuera nos montures pour la semaine. Le programme semble bien pour un début. Ca devrait bien se passer...

Et là, Tim arrive avec le dessert : un crumble fruits-rouges avec de la glace vanille. Bon sang, un bvrai déclice ! Je sens que je vais me plaire, ici.

Après le repas, nous nous retrouvons dans le salon pour passer un moment (et profiter du wi-fi accessible uniquement du lodge, pour envoyer un mail plein de bave à Mp et Lolotte (si si, tout ce qu’on vous a dit est vrai !). Il y a même un billard, un horse-opoly et un phase 10 ! C’est aussi l’occasion de discuter un peu avec nos compagnons de la semaine. Helen, par exemple, a vécu un peu en France, quand elle travaillait pour une boîte de consulting. Elle connaît Paris et quelques autres coins.

P1011718

Bon, c’est pas tout ça, mais demain, le petit déj est à 7h30. Alors avec Sofy, on va rejoindre notre palace. Bonne nuit à tous.

En tout cas ici, si c’est pas un Hou là là Point, c’est bien un Hou là là Site !

 

PS :trois quart d’heure après avoir éteint, j’entends Sofy m’annoncer qu’elle va rallumer. A cause d’un papillon qui lui tourne autour depuis un moment et dont elle voudrait bien se débarrasser.

Rectification : ce n’est pas UN papillon de nuit, mais une bonne dizaine qui virevoltent autour de sa lampe. Nous voilà donc parties à la chasse aux papillons, armées de nos gobelets. Mon record : quatre capturés dans la même charrette. La phase délicate de l'opération est ensuite de les mettre dehors par la porte sans qu’ils reviennent ou que d’autres entrent. Après vingt bonnes minutes et un mémorable fou-rire, nous voilà enfin prêtes à retourner nous coucher. Ici, la nuit est très noire et le silence total. Voilà qui nous change du dernier motel !

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Commentaires
H
ROFL les sièges chauffants ! <br /> <br /> oulàlà, ça valait le coup de le trouver ce ranch ! c'est superbe !<br /> <br /> hug
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