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De Salt Lake City à Hanna, WY, on the road again...
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17 février 2013

Born to be wiiiiiiiiild ! - J18

Vendredi 12 Août 2011

Nous ne sommes qu'humains et l'humain a ses faiblesses. Donc aujourd'hui, c’est à mon tour d’hésiter. La fatigue commence a vraiment se faire sentir, et sortir du lit aux aurores s'avère de plus en plus difficile. Devrais-je en tirer une leçon ? Est-ce que je ne suis finalement pas faite pour cette vie, ou est-ce plus simplement que je devrais me remettre très sérieusement au sport ?

Les questions existencielles dès le matin, ça aussi c'est dur. Allez, hop ! Un petit déjeuner et ça repart.

Arrivée à la grange, ça va déjà mieux. Aujourd’hui, on m’a attribué Buddy pour remplacer Skitter avec qui c’était pas franchement la grande entente sur le terrain. Il était très gentil, mais je ne suis pas venue pour me bagarrer avec un cheval à propos du chemin qu’on va prendre parce qu'il a un peu trop l'instinct grégaire. Je suis là pour me faire plaisir. D'après Anne, Buddy est moins fainéant et plus rapide que Skitter. Un bon cheval. OK, on va voir. En plus, il est gris très clair. Et ça, ça me rappelle un peu mes petits Camargue, même s’ils n’ont pas la même morphologie. Par contre, il est grand. Très grand. Comment est-ce que je vais monter là-dessus moi ?

P1010431Une fois les chevaux prêts, tout le monde grimpe dans les trailers et nous voilà partis sur les routes poussiéreuses. Aujourd’hui, nous allons aider Billy, dans un ranch voisin. Il doit attraper un veau pour lui poser une étiquette et en identifier un autre dont la mère est morte, pour voir s’il a trouvé une maman d’adoption ou s’il est toujours tout seul. Le veau orphelin voit malheureusement ses chances de survie diminuer rapidement. Mais comme les vaches ont bon coeur, il reste de l'espoir.

Sur place, Billy et notre drôle de cow-boy en short nous attendent déjà. Nous déchargeons les chevaux puis attendons. C’est ça, la vie de wrangler au Wyoming. On attend beaucoup. Et c’est Larry qui le dit. Pas moi. Larry, d’ailleurs, il est d’humeur taquine, ce matin. Tandis que Anne m’aide à mettre sa bride à Buddy (qui est vraiment encore plus grand quand il lève la tête), il lui dit, l’air de rien :

- Tu resteras à côté d’elle quand elle montera.
-  Pourquoi ? demande Anne, surprise.
- Tu te rappelles ce que Buddy a fait la dernière fois ?
- Quoi ?

Photos US2011 Sofy 1380OK, Je parie que c'est juste pour me fiche un peu la trouille.

Au moment où je prends mon cheval, il me regarde et déclare, avec son accent trainant :
- Buddy is wiiiild !

Ah Ah! Sacré Larry ! Bon en attendant, je crois qu’il va me falloir l’aide de la barrière pour montrer. Heuresuement que le ridicule ne tue pas... Non, voyons les choses du bon côté : je suis débrouillarde. En tout cas, mon wild cheval, il ne bouge pas.

Nous voilà donc partis vers le clos où sont parquées les vaches. Il faut faire attention aux barbelés et c’est un peu rocailleux. On ne sais pas trop non plus ce qu’on doit faire, mais on suit. Et c’est vrai que Buddy est plus rapide que Skitter. Là au moins, ça avance. Good boy ! Me voilà sur une pente pas très stable, le chemin est étroit. Anne m'indique que j'aurais peut-être dû passer de l'autre côté avec le deuxième groupe, car Buddy n'a pas le pied très sûr. Mais maintenant qu'on est là, il ne me reste plus qu'à lui faire confiance. Ca glisse un petit peu, et puis nous voilà en bas, nous traversons le ruisseau et retrouvons un terrain plus amical. Je crois qu'on va bien s'entendre, avec Buddy.

P1010446Nous poussons nos vaches, toujours droit devant. Pendant ce temps, les wranglers repèrent leur veau et l’attrapent. Il paraît qu’ils en ont profité pour le castrer. Ah ! C'était ça, tout ce remue-ménage ! J'aime autant ne pas y avoir assisté. Décidément, ce n'est pas encore demain que j'aurai mon propre ranch. Tandis que nous avançons, nous repérons un  autre petit veau qui semble assez faible. Il est constamment dernier et peine à avancer. Anne, les petits veaux sans défense, ça la rend toute triste. Elle le signale aux wranglers qui l'attrappent au lasso. P1010449Et là, c'est la panique générale chez les vaches qui commencent à se retourner et à vouloir s’échapper. Il faut canaliser un peu tout ça. D’autant que c’est juste pour voir ce qu’il a ce petit, et lui donner des médicaments. Donc nous les laissons les wranglers sur place et endiguons la débandade et continuant à pousser nos vaches : go ! go ! go !

Une fois sortis du canyon et arrivés dans la plaine, la consigne est de tenir les vaches à cet endroit. Donc on s’arrête et on va faire la pause lunch. Allez savoir pourquoi, le première chose que j’ai regardée, sur cette étendue toute plate, c’est s’il y avait un trou quelque part où je pourrai positionner mon cheval pour remonter dessus. C’est aussi ça, avoir le sens des priorités. WithBuddy

P1010458La seule ombre dont nous pouvons disposer est celle des chevaux, mais c’est même pas la peine d’y penser. Il est midi, le soleil est au zénith et il faudrait s’installer en dessous.

Au bout d’une demi-heure, le signal du départ est donné. Voilà juste le monticule qu’il me faut. Sofy qui préparait l’appareil-photo pour l’occasion, en est pour ses frais. Nous repartons, laissant les vaches sur place. La nouvelle consigner est de visiter d’autres groupes pour voir si notre veau n°740 (une fille avec une étiquette violette) n’est pas parmi eux. Sauf que la prairie du Wyoming, c’est grand et il doit y avoir trois vaches au kilomètre carré.

Photos US2011 Sofy 1390Du coup, avec Sofy, on en profite pour faire la photo réclamée par Lolotte : toutes les deux à cheval avec nos chapeaux. Anne fait le photographe, rend l’appareil à Sofy qui le remet dans sa sacoche, et là, comme on s’est un peu éloignées des autres, Sofy décide de mettre Smokey au trot pour rattraper. Mais monsieur en a décidé autrement et prend le galop. Moi, ça me va. Je suis tranquille derrière, en l’écoutant rire et crier à la fois de surprise. Aaaaaah ! C’était un bon petit galop, ça. Alors, c’était bien, Sofy ?

Apparemment oui… sauf qu’elle ne trouve plus son appareil-photo qui a dû tomber dans la course. Ni une ni deux, Anne repart en arrière avec Suzy voir si elle le trouve. Je conseille à Sofy de continuer quand même les recherches au fond de sa sacoche, car on ne sait jamais. Là aussi, il y a peut-être un trou ouvert sur la quatrième dimension… Et effectivement, elle finit par le retrouver…

- Anne ! Aaaaaaaaaaaaaanne ! It’s Okayyyyyyyyyyy !

Bon, elle entend pas. J’ai comme dans l’idée que je vais devoir faire marche arrière. Tandis que Sofy rejoint le reste du groupe, je reviens sur mes pas, tantôt trottant, tantôt marchant, et je sens Buddy un peu stressé de s’éloigner comme ça de tous ses copains. Surtout que là où nous sommes maintenant, nous ne voyons plus personne : ni le groupe avec Larry et Bruce, ni Anne et Suzy. OK...

Photos US2011 Sofy 1391Bon, j’ai repéré la direction, c’est pas le moment de céder à la panique. Tu as décidé d’y aller, alors on y va. En avançant encore, j’aperçois enfin Anne et Suzy et leur fait de grands signes. Cette fois, elles ont compris et reviennent vers moi. Puis, ensemble, nous prenons le galop pour rejoindre le reste du groupe. Buddy n’est pas ce qu’on appelle un cheval des plus confortable au galop, mais il avance bien, je maîtrise, et ça nous dégourdit les jambes à tous les deux.

Au point d’eau suivant, nous trouvons quelques têtes de bétail et nous nous positionnons tout autour, le temps que Anne entre dans le groupe pour chercher notre arlésienne. Mais toujours pas de veau n° 740. Larry nous annonce alors qu’on va jusqu’au point d’eau suivant continuer les recherches.

Le point d’eau suivant, je ne sais pas où il était, mais on a eu beau avancer (vers l’infini et au-delà), on ne l’a jamais trouvé. Seulement quelques petits groupes de vaches isolés ici et là. Au bout d’un moment, Larry a décidé qu’il était temps de rentrer. Nous avons donc repris le chemin du ranch où on avait laissé les trailers. Et que la route du retour m’a semblé longue ! Mais longue ! Elle ne m’a jamais paru aussi longue. D’autant plus qu’il faisait chaud, très sec, et que je n’avais quasiment plus d’eau. D'ailleurs, les chevaux aussi réclamaient leur ration d'eau. L'apparition du ruisseau fut un vrai soulagement.

P1010466Donc, la route de retour est très ... longue ! Heureusement encore que Buddy avance bien. Au moins, on ne se trainait pas derrière avec les retardataires. Après avoir traversé la route, nous arrivons aux limites du ranch où Billy nous attend avec sa camionnette. Petit conciliabule entre wranglers, probablement un compte-rendu de la journée, puis nous coupons à travers les pâturages. Soudain, sur la droite, un troupeau d’antilopes fait son apparition. Bien entendu, le temps que je dégaine l’appareil-photo, elles ont disparu. Puis, enfin, voici les remorques et le ranch. Je mets pied à terre… Et c’est là que je comprend… La démarche chaloupée du cow-boy. Bon sang, que les adducteurs me font mal ! Comment est-ce que j’ai pu tenir tout ce temps ? Nous remontons les chevaux dans les trailers et rentrons. Il est plus que temps. Le temps de nous occuper des chevaux, et il n'en reste guère pour la douche avant le dîner. Au menu de ce soir, il a failli y avoir de la purée de Marion : lors du retour au pré, j’ai lâché Buddy, puis Charlène est entrée avec sa jument alors que je n’étais pas encore sortie. Et là, ça a commencé à se fritter entre les deux chevaux. Jamais je ne me suis faufilée aussi vite entre des chevaux et une barrière. Comme quoi, il faut toujours avoir un œil qui traîne dans le dos, quand on est dans le pré.

P1010480Ce soir, c'est repas mexicain. Tim a encore fait des merveilles. Sauf que la sauce verte qui va avec les burritos, elle déchire. Et encore, me dit-il, la rouge est plus forte. OK. Je vais faire sans sauce, alors. Allez, une petite partie de billard avant d’aller se coucher ? Oh là ! J’en touche pas une. Zéro pointé. C’est la fatigue, ça. Sûr et certain. Je sais pas si c’est parce qu’ils s'en sont rendu compte, mais Christian et Martin nous proposent de jouer contre Sofy et moi. Sauf que Sofy, elle a hâte d’aller se coucher. Du coup, Marren se fait un plaisir de me rejoindre dans l’équipe. Il faut dire qu’on fait une paire plutôt efficace. Jusqu’à présent, on n’a pas perdu une partie. Ce soir risque d’être la première. D’autant que Christian, quand il frappe une boule, c’est pas du chiqué.

P1010482D’ailleurs, ça s’engage plutôt mal pour nous. Seule solution : déconcentrer Martin. Et oui, la french girl n’a pas dit son dernier mot ! Et le pire, c’est que ça marche. Je ne sais pas si je l’ai vraiment déconcentré, mais il a fini par mettre la boule blanche dans la poche en essayant de faire rentrer la noire. A la partie suivante, Christian fait la même erreur. Résultat, Marren et Marion gagnent encore ces deux parties par KO ! Enfin, on va dire que les autres ont encore perdu, ce sera plus juste.

 

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Commentaires
C
mouarf, j'adore ta technique pour monter à cheval en passant par la barrière ! LOL très classe la photo ! LOL<br /> <br /> olàlà, non mais canaliser des vaches, j'aurais trop peur !!! (que mon cheval ait peur en fait ! LOL)<br /> <br /> quelle journée de folie ! wow, ça devait être énorme à vivre !<br /> <br /> hug
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